Mauvais timing. Elisabeth Borne, la ministre française des Transports, a annoncé que le Grand Paris Express, le métro nouvelle génération censé donner un coup de jeune au réseau francilien dans la perspective des Jeux de Paris 2024, ne serait pas prêt à temps. Elle l’a révélé mardi 16 janvier 2016 devant les sénateurs. A deux jours de la création officielle du comité d’organisation des Jeux de 2024.
Présenté comme un atout de la candidature française aux Jeux d’été, le Grand Paris Express sera donc en retard. Le doute n’est plus permis. Il ne sera pas opérationnel à l’été 2024. En cause, une succession de contraintes techniques et de dérapages financiers.
Elisabeth Borne, entrée l’an passé au gouvernement après avoir présidé la RATP, l’a expliqué aux élus du Sénat: « Le gouvernement présentera dans les prochains jours le calendrier recalé sur des bases réalistes pour tenir les délais et éviter la dérive des coûts ». En clair, le super métro de 200 km et 68 gares coûtera plus cher et sera terminé plus tard. Le scénario initial n’est plus jugé « réaliste ».
Selon Le Parisien, un rapport de la cour des Comptes doit être publié ce mercredi 17 janvier sur la réalité du projet. Le quotidien s’en est procuré une copie. Il révèle que les magistrats ont découvert un projet « dont les coûts ne font que dériver », construit sur des « études initiales très fragiles », minés par des « dérapages successifs par rapport au coût d’objectif, accentués par l’échéance des Jeux olympiques de 2024. »
Au début du feuilleton, le Grand Paris Express devait coûter 22,6 milliards d’euros. Pas mal. Mais la facture a été alourdie au fil des mois, pour atteindre 28,9 milliards au printemps 2017. Elle culminerait aujourd’hui à 38,5 milliards d’euros. Selon Le Parisien, le rapport de la cour des Comptes estime que le remboursement complet de la dette de la Société du Grand Paris, en charge du dossier, ne sera pas possible avant l’année 2084.