Un Serbe succède à un Taïwanais. Un lutteur remplace un boxeur. Nenad Lalovic, 59 ans, président de la Fédération internationale de lutte, glissera en début de mois prochain à PyeongChang son imposante silhouette dans le saint des saints du mouvement olympique: la commission exécutive du CIO.
Le dirigeant serbe a été élu par ses pairs, les 28 membres de l’Association des fédérations internationales des sports olympiques d’été (ASOIF), pour s’installer sur le siège laissé vacant par CK Wu, l’ex patron de l’AIBA, contraint à la démission en novembre dernier après avoir été mis en minorité au sein de sa propre organisation. L’ASOIF l’a annoncé jeudi 25 janvier via un communiqué, où il est précisé que deux tours de scrutin ont été nécessaires pour accoucher d’un vainqueur.
Le processus avait été lancé en début de mois. L’ASOIF a sollicité les membres du CIO siégeant dans le collège des fédérations internationales. Trois d’entre eux ont répondu à l’appel à candidatures: l’Espagnole Marisol Casado, présidente de la Fédération internationale de triathlon (ITU), entrée au CIO en 2010; le Français Jean-Christophe Rolland, patron de l’aviron mondial (FISA), membre de l’organisation olympique depuis la session de Lima en septembre dernier; le Serbe Nenad Lalovic, intronisé à la session de Kuala Lumpur en août 2015.
Au terme des deux tours de scrutin, le président de la Fédération internationale de lutte (UWW) a remporté la mise. Il sera proposé comme nouveau membre de la commission exécutive du CIO lors de la prochaine session, prévue au début du mois de février, avant l’ouverture des Jeux de PyeongChang 2018.
A presque 60 ans, Nenad Lalovic connaît une trajectoire météorite depuis quelques années. En 2013, il a été appelé à la rescousse pour présider la lutte mondiale, après la décision du CIO de pousser la discipline hors du périmètre olympique. En quelques mois, il a écarté le danger et assuré à son sport de conserver sa place dans le programme des Jeux d’été.
En août 2015, les membres du CIO l’ont accepté parmi eux à la session du CIO. Moins de trois ans plus tard, le voilà admis dans l’organe de décision, la commission exécutive, où il représentera l’ASOIF.
Ancien ingénieur mécanique, diplômé de l’Université de Novi Sad, le Serbe présente un profil très atypique. Le site officiel du CIO précise dans sa biographie que Nenad Lalovic a fondé en Serbie son propre club de tennis, puis fait profession de producteur de shampoing naturel, avant de devenir partenaire d’une société de construction, puis finalement importateur exclusif de voitures et motos de la marque Suzuki en Serbie.