Le français est langue officielle du CIO. L’article 24 de la Charte olympique le précise noir sur blanc. Pas question de discuter, le principe est gravé dans le marbre. Il ne bougera pas.
Voilà pour les textes. Les faits? Très variables d’une édition olympique à l’autre. A mi-parcours des Jeux d’hiver de PyeongChang, l’état des lieux révèle un décor en demi-teinte. Les Sud-Coréens ont réservé quelques bonnes surprises aux défenseurs de la francophonie, mais en sacrifiant souvent la langue du baron Pierre de Coubertin. Au final, un verre à moitié plein.
Cérémonies. Excellent. Par le passé, l’usage du français a toujours été respecté aux cérémonies d’ouverture, de clôture et de remise des médailles. Une forme de tradition. Aux Jeux de PyeongChang, les Sud-Coréens l’ont choisi comme première langue. A l’ouverture, vendredi 9 février, les annonces ont toutes été prononcées dans le stade d’abord en français, puis en anglais et en coréen. Fleur Pellerin, l’ancienne ministre française, Grand témoin de la francophonie aux Jeux de PyeongChang, a apprécié: « L’entrée de la délégation des deux Corée, à la fin du défilé des athlètes (photo ci-dessus), a été annoncée d’abord en français. Son retentissement a été planétaire. » Une même priorité à la langue française est appliquée sur la place des médailles, à PyeongChang et Gangneung, où se déroulent en début de soirée les cérémonies des podiums.
Signalétique. Moyen. Les Sud-Coréens ont fait le minimum. Certains des lieux de passage les plus fréquentés, comme l’aéroport d’Incheon ou le village des athlètes, révèlent ici et là des indications en français. Mais les panneaux aux départ et arrêt des navettes se contentent de l’anglais et du coréen. Dans les deux parcs olympiques, à PyeongChang et Gangneung, où se presse au quotidien une foule de spectateurs ou simples passants, le français est inexistant.
Médias. Très moyen. La conférence de presse quotidienne du CIO et du comité d’organisation, tenue tous les jours en fin de matinée dans la grande salle du centre principal des médias, propose une traduction simultanée en français. Un service également assuré en coréen, anglais, russe, japonais, allemand et chinois. Mais pour le reste, les Sud-Coréens ont oublié la Charte olympique. Meilleur exemple: la base de données destinée aux médias, myInfo2018. Elle propose une version française, mais ses deux rubriques les plus consultées, Actualités et Biographies, y sont vides de contenus. Elles invitent les reporters francophones à « se référer à la version anglaise. »
Sites. Absent. A la différence des Jeux précédents, l’animation des épreuves, sur les sites de compétition, n’est pas assurée en français. Plusieurs speakers francophones, formés aux règles de l’exercice pour avoir déjà officié aux Jeux, ont pourtant fait acte de candidature auprès du comité d’organisation. Ils n’ont pas été retenus. L’explication est très pragmatique: seulement 20% des billets ont été achetés par des visiteurs étrangers, venus pour la majorité de pays anglo-saxons ou d’Europe du nord. Les francophones son minoritaires.