L’image aurait été belle et le message fort. Mais une querelle de drapeaux les a envoyés aux orties. Les délégations des deux Corée ne défileront pas ensemble, ce vendredi 9 mars, à la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de PyeongChang.
L’annonce en a été faite jeudi 8 mars par le comité paralympique sud-coréen. Elle a été confirmée dans la foulée par l’IPC. Elle apparaît irréversible.
Les deux voisins asiatiques étaient pourtant tombés d’accord, plus tôt dans la semaine, pour défiler d’un même pas derrière le drapeau de l’unification coréenne, marqué d’un dessin en bleu de la péninsule. Leurs officiels avaient accepté de prolonger la démarché d’unité initiée quatre semaines plus tôt aux Jeux olympiques.
Mais la mise en pratique du défilé a buté, jeudi, sur un « détail » : le choix du drapeau. Un détail rapidement transformé en querelle diplomatique. Selon l’agence de presse Yonhap, la Corée du Nord souhaitait que la délégation commune entre dans le stade derrière un drapeau montrant une partie de la péninsule nommée Dokdo, un petit ensemble d’îlots sud-coréens revendiqués par le Japon.
La Corée du Sud, de son côté, voulait s’en tenir à la recommandation du comité international paralympique (IPC) de ne pas politiser l’événement sportif. Ses représentants souhaitaient conserver le drapeau de l’unification utilisé le mois dernier, dépourvu de Dodko. La discussion a fini par tourner court. Les Nord-Coréens ont estimé que ne pas montrer Dokdo blesserait leur fierté.
Le débat s’est ensuite poursuivi entre deux hommes, le président du comité paralympique sud-coréen, Lee Myung-ho, d’un côté, et le chef de la délégation nord-coréenne, Kim Mun-chol, de l’autre. Mais l’échange n’a pas réglé la question.
L’IPC a fini par jouer les arbitres, en recommandant aux deux pays de pas aller plus loin et de défiler séparément.
« Nous voulions avoir un moment d’harmonie pour des Jeux paralympiques pacifiques et pour l’unité coréenne, mais avons décidé de respecter la position de chacun sur cette question, a conclu le comité paralympique sud-coréen dans un communiqué. Nous espérons que les deux côtés pourront continuer à coopérer et contribuer au succès des Jeux paralympiques. »
Pour l’IPC et son président, Andrew Parsons, la décision des deux voisins coréens sonne comme une déception. Mais l’organisation paralympique se veut prudente et pragmatique. L’IPC assure, dans un communiqué, que la présence même de la Corée du Nord pour la première fois aux Jeux paralympiques d’hiver marque une avancée. Il relève que le comité paralympique nord-coréen s’est engagé à discuter de la façon d’améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap en Corée du Nord.
Surtout, l’IPC veut éviter le risque d’une escalade. « Maintenant que la question du défilé a été réglée, à 24 heures de l’ouverture, j’espère que nous pourrons nous concentrer sur l’essentiel, à savoir les performances des athlètes, et non pas sur la politique », a suggéré Andrew Parsons. Place au sport.