L’information fait froid dans le dos. Aux Jeux d’hiver de Sotchi en 2014, Vladimir Poutine avait donné l’ordre formel d’abattre un avion de ligne turc. A son bord, 110 passagers.
La nouvelle est digne de foi, puisqu’elle est révélée par le président russe lui-même. L’aveu a été obtenu par un journaliste russe, Andrey Kondrachov, auteur d’un documentaire de deux heures intitulé très sobrement « Poutine ». Il a été diffusé dimanche 11 mars sur le réseau social russe Odnoklassniki.
Les faits. Vendredi 7 février 2014, jour de l’ouverture des Jeux d’hiver de Sotchi, Vladimir Poutine est averti par des agents de sécurité de la menace d’une attaque terroriste. Un pirate de l’air aurait été repéré à bord d’un Boeing 737-800 de la compagnie aérienne turque Pegasus Airlines, qui effectue la liaison entre Kharkiv, en Ukraine, et Istanbul. L’avion transportait 110 passagers.
Nous sommes en fin de journée. A quelques heures du début de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Sotchi, organisée au stade olympique Ficht, sur la commune d’Adler. La sécurité autour des Jeux est à son maximum. Les menaces terroristes se sont multipliées au cours des derniers mois.
Anecdote qui en dit long sur le contexte de l’incident: Vladimir Poutine reçoit l’appel des services de sécurité alors qu’il se rend en bus au stade olympique, accompagné de membres du CIO.
Vladimir Poutine raconte: « On m’a dit qu’un pirate de l’air avec une bombe voulait atterrir à l’aéroport de Sotchi. Après avoir demandé conseil, on m’a dit que dans de telles situations, le plan d’urgence prévoit que l’avion soit abattu dans les airs. J’ai donc donné cet ordre. Aux questions des hôtes étrangers qui se trouvaient dans le bus, j’ai répondu que tout allait bien. »
L’ordre en question ne sera pas mis à exécution. Le soi-disant pirate de l’air était en réalité un passager ivre. Une fausse alerte.
Selon le documentaire russe, environ sept minutes se sont écoulées entre le premier coup de fil reçu par Vladimir Poutine sur la menace d’une attaque, et le second appel assurant que le danger était écarté. A la question du journaliste sur son état d’esprit pendant ce laps de temps, le locataire du Kremlin a répondu: « Je pense qu’il vaut mieux ne pas en parler. »