Le match à deux devient une bataille à trois. Après le Britannique Craig Reedie et le Français Patrick Schamasch, un troisième postulant vient de faire acte de candidature à la présidence de l’Agence Mondiale Antidopage. Et non des moindres : Edwin Moses. L’ancien hurdler, double médaillé olympique du 400 m haies (1976 et 1984), a décidé de se lancer dans la course. Une décision qui change forcément la donne.
A 57 ans, Edwin Moses n’est pas seulement l’un des plus grands athlètes de son temps. Et, à coup sûr, le plus phénoménal hurdler de l’histoire, auteur d’une saisissante série de 122 victoires consécutives entre 1977 et 1987. L’Américain est surtout devenu, depuis sa retraite sportive un personnage quasi incontournable du mouvement sportif, aux Etats-Unis et ailleurs.
Edwin Moses préside depuis treize ans la Fondation Laureus. Une fonction qu’il cumule, depuis septembre dernier, avec celle de président de l’Agence américaine antidopage. Impliqué depuis longtemps dans la lutte contre le dopage, il est à l’origine du premier programme de contrôles hors compétition, élaboré et mis en en place dès l’année 1988. Sa candidature à l’AMA n’a donc rien d’anecdotique. Même s’il est prématuré d’en faire un favori pour l’élection, il est certain que l’Américain constitue un sérieux client à la succession de l’Australien John Fahey, appelé à quitter son poste en novembre prochain après un mandat de six ans.
Seul ennui, pour Edwin Moses : l’élection à la présidence de l’AMA obéit à un fonctionnement très particulier. Le Comité international olympique enverra un document résumant sa position sur la lutte contre le dopage aux trois candidats. Ceux-ci auront jusqu’au 7 août pour répondre par écrit. Le comité exécutif du CIO désignera alors un candidat à la présidence de l’AMA lors de sa réunion du 9 août à Moscou, à la veille des championnats du monde d’athlétisme. La personne choisie fera ensuite formellement l’objet d’une élection à la Conférence mondiale sur le dopage dans le sport, qui se déroulera du 12 au 15 novembre à Johannesburg.
Nul besoin de lire entre les lignes pour comprendre que le futur président de l’AMA devra avant tout, au-delà de ses compétences en matière de lutte antidopage, posséder un solide réseau et de solides appuis au sein du CIO. A ce jeu, le Britannique Craig Reedie fait figure de premier de la classe. Vice-président de l’institution olympique, il a dirigé récemment la commission d’évaluation pour les Jeux de 2020. Favori, donc Craig Reedie. A moins que le CIO ne fasse le choix, pour cette fonction toujours plus exposée, d’une personnalité nettement plus médiatique. Edwin Moses, par exemple.
Crédit photo Buda Mendes/Getty Images For Laureus