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Face aux soupçons de corruption, Samsung nie en bloc

— Publié le 11 avril 2018

Blanc comme neige. Soupçonné de corruption dans l’attribution à la ville coréenne de PyeongChang des Jeux d’hiver 2018, le groupe Samsung a rejeté en bloc, mardi 10 avril, les accusations et clamé son innocence. Le contraire aurait été une immense surprise.

Le géant sud-coréen de l’électronique, partenaire du CIO au sein du programme TOP, a réagi aux révélations de la chaîne de télévision SBS par un simple communiqué. « Samsung n’a jamais mené aucune activité illégale de lobbying afin d’obtenir la victoire de Pyoengchang », assure le document.

OK. Mais les faits sont troublants. Le groupe SBS a dévoilé mardi 10 avril avoir obtenu copie de 137 courriels, suggérant une véritable stratégie d’achat de voix dans la course aux Jeux d’hiver en 2018. Cette abondante correspondance numérique impliquerait 27 membres actifs du CIO, soit plus du quart des effectifs de l’institution. Leurs noms n’ont pas été précisés, mais 12 d’entre eux seraient africains.

Dans l’un de ces courriers électroniques, marqué « strictement confidentiel », le sulfureux Papa Massata Diack, fils de l’ex président de l’IAAF, demande le versement de 12 millions de dollars, notamment sous la forme d’un contrat au bénéfice de la Ligue de Diamant, le premier circuit des meetings de l’IAAF, alors dirigée par son paternel.

En prime, Papa Massata Diack réclame 1,5 million de dollars pour la campagne politique de Lamine Diack, et une somme identique pour des opérations de lobbying en faveur de Pyeongchang. Le courriel remonte à l’année 2010, en pleine campagne pour l’attribution des Jeux d’hiver 2018.

Visiblement très gêné par une affaire mettant en cause l’un de ses principaux partenaires, le CIO a réagi avec prudence. L’organisation indique, par la voix de l’un de ses porte-paroles, que les informations concernant Lamine Diack « seront ajoutées à son dossier ouvert par la commission d’éthique. » Elle rappelle que le dirigeant sénégalais a perdu son statut de membre honoraire du CIO depuis près de 3 ans. Elle souligne être partie civile dans l’enquête ouverte par la justice française à son encontre.

Pas un mot, en revanche, sur le dossier Samsung.