Les révélations et les détails tombent comme l’averse, dans l’affaire de corruption à la Fédération internationale de biathlon. Ils en disent long sur l’éthique de l’organisation et de son président, le Norvégien Anders Besseberg.
Mercredi 11 avril, , le quotidien Le Monde avait dévoilé les principaux éléments d’un rapport confidentiel de l’Agence mondiale antidopage (AMA) sur un système de corruption au sein de l’IBU destiné à étouffer des cas de dopage et protéger les intérêts russes.
Jeudi, le quotidien norvégienne Venders Gang (VG) en a remis une couche. Il cite des sources anonymes pour avancer que dirigeant historique du biathlon, président de l’IBU depuis 1992, aurait contribué directement à cacher 65 cas de dopage parmi les athlètes russes depuis 2011. Parmi eux, 17 des 22 Russes ayant participé à la dernière édition de la Coupe du Monde. En échange de sa complaisance, il aurait reçu jusqu’à 400.000 dollars via la valise diplomatique.
Face aux accusations, Anders Besseberg fait le dos rond. « J’estime que nous avons observé les règles, mais je ne peux pas me prononcer sur la façon dont les enquêteurs voient cette affaire, a-t-il déclaré à la chaîne publique norvégienne NRK. Personnellement, j’estime ne rien avoir à cacher. » Le Norvégien se dit blanc comme neige. « Je ne suis pas corrompu. Je le dis clairement, a-t-il affirmé à VG. Je n’ai jamais reçu de couronne, d’euro, de dollar ou de rouble d’ailleurs. Je n’ai pas essayé de cacher les échantillons russes. »
Il n’empêche, Anders Besseberg a rendu les clefs de son bureau. Il a démissionné de son poste de président. Mais seulement le temps de l’enquête, a-t-il précisé au comité directeur de l’IBU. Il semble peu probable qu’on le revoie. Le Norvégien semble condamné à rejoindre le bataillon des grands dirigeants sportifs internationaux ayant trempé récemment dans des affaires de corruption, un bataillon où se bousculent notamment Lamine Diack, Patrick Hickey, Carlos Nuzman, Frankie Fredericks et Sepp Blatter.
Ironie de l’histoire: le costume de président de l’IBU aurait dû être enfilé, au moins le temps de l’intérim, par le numéro 2 de l’organisation, Viktor Maygurov. Seul ennui, mais de taille: il est russe. Prudent, il a préféré céder son tour. L’Autrichien Klaus Leitner, vice-président en charge des finances, a hérité de la fonction. Pas vraiment un cadeau.