Cette fois, la messe est dite. Elle ne sera plus réécrite. La commission exécutive du CIO a apposé son sceau, et donner son feu vert, aux derniers sites des Jeux de Tokyo 2020 qui restaient encore au conditionnel. Le plan des prochains Jeux d’été ne bougera plus. A deux ans et une poignée de mois de l’événement, il était temps.
Mercredi 2 mai, l’organe décisionnaire du CIO s’est contenté de valider la proposition des organisateurs japonais quant aux stades du tournoi olympique de football. Anecdotique, ou presque. Les rencontres se dérouleront dans le dôme de Sapporo, les stades de Miyagi, Ibaraki Kashima, Saitama, le stade de Tokyo (photo ci-dessus), le stade international de Yokohama et le stade olympique de Tokyo.
Mais, avec l’approbation en haut lieu de cette dernière page du dossier, le CIO referme pour de bon un chapitre aux nombreux rebondissements. Il en termine d’une saga japonaise qui a semblé ressembler par moments à un jeu de poker menteur.
Au final, les Jeux de Tokyo 2020 recensent 43 sites de compétition. Vingt-cinq d’entre eux sont à ranger dans la catégorie, très appréciée par les temps qui courent dans le mouvement olympique, des équipements « existants ». Dix autres appartiennent à un genre également très en vogue, les « infrastructures temporaires ». Enfin, le rayon « installations permanentes » regroupe seulement 8 lieux de compétition. Paris fera mieux en 2024. Los Angeles aussi, quatre ans plus tard. Mais Tokyo 2020 s’en sort avec les honneurs.
Le comité d’organisation l’annonce dans un communiqué: « A l’issue de plusieurs examens avec le gouvernement métropolitain de Tokyo et les autres parties prenantes, la construction initialement prévue de 3 nouveaux sites permanents a été annulée, et un nombre d’autres sites sportifs a été déplacé, ramenant ainsi la part des installations existantes de 40 à près de 60 % et réduisant les coûts de plus de 200 milliards de yens (1,5 milliard d’euros). »
Le CIO appréciera. Son Agenda 2020 est respecté. Mieux: les Japonais vont jusqu’à évoquer dans leur communication les atouts de la « Nouvelle norme », un plan d’économies pourtant présenté par l’organisation olympique lors de sa dernière session, au mois de février, en marge des Jeux d’hiver de PyeongChang. Il est permis de douter que les Japonais en aient vraiment tiré parti dans leur plan de bataille, mais sait-on jamais.
Au final, la carte des Jeux de Tokyo ne ressemble plus tout à fait aux promesses du dossier de candidature. Il prévoyait que 28 des 31 sites de compétition soient situés à moins de 8 km du village des athlètes. Depuis, les coûts ont grimpé, l’inflation du budget a affolé tout le monde. Tokyo 2020 le précise aujourd’hui: près de 40 % des sites sont situés en dehors de la métropole.
Annoncé un moment à des hauteurs vertigineuses (plus de 30 milliards de dollars), le budget des Jeux de 2020 a été réduit en taillant dans le gras. Au dernier pointage, réalisé en décembre 2017, il atteindrait un peu plus de 10 milliards d’euros.
Mercredi 2 mai, le comité d’organisation a assuré non sans fierté que les travaux d’aménagement des sites « progressaient selon le calendrier établi ». Toutes les installations seront prêtes bien avant l’ouverture des Jeux. Tout va bien.