Jour J pour l’attribution du Mondial de football en 2026. Le 68ème congrès de la FIFA, réuni ce mercredi 13 juin à Moscou, est appelé à départager les deux dossiers en course. D’un côté, une candidature inédite formée des Etats-Unis, du Canada et du Mexique, baptisée United 2026. Elle est annoncée favorite. De l’autre, un habitué de la compétition, le Maroc, déjà recalé à quatre reprises. L’outsider.
A quelques heures du scrutin, inscrit en toutes lettres en 13ème position de l’ordre du jour du congrès, les arguments des deux camps sont connus de tous. Les Américains jouent sur la démesure. Leur dossier de candidature recense 23 stades déjà construits, d’une capacité moyenne de 55.000 places. Ils promettent un chiffre d’affaires de 14 milliards de dollars, pour un pactole de 11 milliards à verser sur le compte de la FIFA. Ils annoncent le nombre record de 5,8 millions de billets vendus, avec une affluence moyenne de 72.500 spectateurs par match.
En face, le Maroc invoque l’histoire, avançant que l’Afrique a reçu seulement une fois le Mondial en 96 ans d’existence de la compétition. Son dossier met en avant un positionnement géographique assurant la diffusion des rencontres dans une partie de l’Europe sans décalage horaire. Il insiste sur la passion du peuple marocain pour le football. Il plaide pour un Mondial à taille humaine, laissant au Maroc un héritage en termes d’infrastructures.
Mais l’essentiel est ailleurs. A Moscou, ce mercredi 13 juin, le vote s’annonce avant tout politique. Pour la première fois de l’histoire, le scrutin sera ouvert à l’ensemble des fédérations nationales membres de la FIFA. Une innovation décisive quant à son issue. Autre nouveauté: le vote de chacune sera rendu public.
A quelques heures du scrutin, une question reste sans réponse: le nombre exact de votants. En toute logique, la décision devrait être prise par 207 délégués, soit les 211 pays membres de la FIFA, moins les 4 fédérations en course (Etats-Unis, Canada, Mexique et Maroc). Mais il pourrait être décidé, pour répondre à une demande du Maroc, d’exclure de la consultation les 4 territoires appartenant aux Etats-Unis: Guam, Porto Rico, les Samoa américains et les Iles Vierges américaines.
Autres absents annoncés: le Kosovo et le Ghana. Le premier des deux pays s’est retiré du scrutin en raison du décès du président de la fédération. Le second n’a plus de président depuis le retrait de Kwesi Nyantakyi, au cœur d’une sombre affaire de corruption.
Avec un tel tableau, prédire avec exactitude l’issue du scrutin revient à vouloir deviner l’avenir dans les astres. Il n’empêche, une tendance se dégage. Selon les estimations, le dossier américain mènerait la course. A moins de deux jours du vote, le New York Times lui accordait une avance de 7 voix. Mais le quotidien américain rappelait que plus de 130 fédérations n’avaient pas encore exprimé leur préférence.
Le Maroc devrait faire le plein parmi les 54 votants africains. Mais il lui manquera plusieurs voix dans un camp supposé lui être entièrement acquis. L’Afrique du Sud, la Namibie, le Liberia et le Zimbabwe ont pris position en faveur du dossier américain.
En Europe, la situation reste floue. La France, le Luxembourg, la Belgique, la Serbie, la Russie et les Pays-Bas ont répété leur soutien au Maroc. Noël Le Graët, le président de la fédération française (FFF), l’a encore exprimé à la veille du vote, après la présentation devant l’UEFA des deux équipes en lice. Mais l’Allemagne, toujours très influente, s’est rangée dans le camp d’United 2026.
Les fédérations de la CONMEBOL (Amérique du Sud) voteront massivement pour la candidature États-Unis-Canada-Mexique. Même perspective au sein de la CONCACAF, l’association des fédérations d’Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes. Mais les voix pourraient être assez partagées en Asie et en Océanie., où l’Australie a affiché son soutien pour le dossier américain.