L’air du Japon semble avoir un curieux effet sur John Coates. A Tokyo, le dirigeant australien perd tout sens de la mesure. Il pioche sans retenue dans la malle aux superlatifs. Mais, dans le même temps, la vue d’une facture lui donne des vertiges.
Mardi 10 juillet, John Coates s’est offert un nouveau tour des sites des Jeux de 2020, au premier jour de la sixième visite de la commission de coordination du CIO. Flanqué de ses habituels compagnons de voyage, il a notamment fait étape au Stade National de Tokyo, au centre d’équitation, et au Musashino Forest Sport Plaza, désigné par les organisateurs japonais pour accueillir les épreuves de badminton, escrime et basket-ball en fauteuil.
A chaque arrêt, une volée de commentaires enjoués. L’Australien s’est dit impressionné, voire bluffé, par l’état de préparation des sites de compétition. Il les a jugés excellents, spectaculaires et réussis. Le contraire aurait été une surprise. Les Japonais soignent les détails. Leurs équipements ne décevront personne.
Tout va bien, donc, à un peu moins de 750 jours de l’ouverture. Mais John Coates ne l’oublie jamais, sitôt qu’il est en mission dans la capitale japonaise pour le compte de la commission de coordination du CIO : les Jeux de Tokyo n’ont plus le droit au moindre dépassement budgétaire. Il leur faut rester dans les clous, une exigence devenue une obsession pour le CIO.
« Nous voulons que ces Jeux de Tokyo soient durables, mais nous voulons aussi qu’ils justifient les dépenses engagées, a insisté John Coates, cité par les médias japonais. Nous voulons pouvoir nous vanter avec fierté du coût de ces Jeux, sans avoir à regretter qu’ils aient été inabordables. Pour cela, il reste beaucoup de travail à accomplir. »
Au dernier pointage, réalisé en fin d’année passée, les Japonais avaient réussi à rogner sur les dépenses pour ramener le budget des Jeux de 2020 à un peu plus de 10 milliards d’euros. Un bel effort, après la folie inflationniste des deux dernières années. Mais le CIO en veut plus.
John Coates l’a expliqué mardi 10 juillet : le comité d’organisation japonais a proposé à la commission de coordination un nouveau plan d’économies, le énième, destiné à tailler encore dans le gras. Il compterait une trentaine de mesures concrètes. Selon le site Insidethegames, le CIO va les regarder au microscope, puis donner une réponse aux Japonais au début du mois d’août. Elle devrait être positive. Reste à savoir jusqu’où les Jeux de Tokyo pourront abaisser les coûts, sans mettre en péril la qualité de l’événement.