Le compte-à-rebours est formel : ce mardi 24 juillet marque très exactement 2 années avant la cérémonie d’ouverture des Jeux de Tokyo 2020. Le prochain événement olympique doit débuter vendredi 24 juillet 2020, pour se terminer dimanche 9 août.
Dans la capitale japonaise, la date est célébrée avec une sage impatience. Mais un nouveau sujet de préoccupation perturbe le quotidien des organisateurs des Jeux : la chaleur. Le Japon est frappé depuis plusieurs semaines par une vague de chaleur inédite. Plus de 10.000 personnes ont déjà été hospitalisées, 30 ont succombé aux fortes températures.
Lundi 23 juillet, le thermomètre affichait 41,1° aux abords du futur stade olympique, prévu pour les cérémonies et les épreuves d’athlétisme, dont la construction est désormais réalisée à 40%. Selon les spécialistes, les températures dépassent les normales saisonnières d’environ 10°.
En visite à Tokyo un peu plus tôt dans le mois, dans le cadre de la commission de coordination du CIO, l’Australien John Coates a minimisé le problème. « Le Japon n’est pas le premier pays à accueillir des JO dans des conditions de chaleur extrême. C’est même assez naturel, c’est la saison », a-t-il suggéré.
Certes. Mais les historiens rappellent que les Jeux de Tokyo en 1964 avaient été organisés au mois d’octobre. En juillet, les températures dites normales dépassent fréquemment les 30° en pleine journée.
Pas question pour les Japonais, donc, de s’en tenir à la version John Coates et ignorer le sujet. Yuriko Koike, la gouverneure de Tokyo, a confié que les risques liés à la chaleur pendant les Jeux seraient traités avec la même attention que ceux relatifs au terrorisme. « Dans les deux cas, ils menacent la vie des gens », a-t-elle expliqué, suggérant que vivre à Tokyo actuellement s’apparentait à évoluer dans un sauna.
Au comité d’organisation, les premières mesures ont déjà été prises. Le départ du marathon sera avancé à 7 h 00. Les épreuves de marche s’élanceront une heure plus tôt. Sage précaution, mais pas forcément suffisante.
Il est également prévu de recouvrir la chaussée d’un revêtement censé absorber les effets des rayons du soleil et rafraîchir le macadam. Les Japonais envisagent de l’utiliser sur plus de 100 km de routes dans la capitale.
Yuriko Koike ne s’en cache pas : les risques les plus élevés concernent les spectateurs. « Les athlètes seront très bien préparés et suivis, le public le sera moins », a reconnu la gouverneure. Une série de mesures préventives est à l’étude. Elles prévoient notamment l’installation de tentes couvrant les files d’attente à l’entrée des sites olympiques, la mise en place de ventilateurs géants pour refroidir la foule, de zones de secours climatisées et de nombreuses aires de repos. Le comité d’organisation annonce également vouloir réduire le temps d’attente à un maximum de 20 minutes. Enfin, un suivi en temps réel des risques thermiques sera réalisé sur chacun des sites de compétition.
A deux ans des Jeux, les organisateurs japonais croyaient avoir connu le pire avec les polémiques sur le stade olympique, la flambée des coûts et l’affaire de plagiat du logo des JO. Ils espéraient un répit. A la place, ils subissent un nouveau coup de chaud. Dur.