Symbolique. Le conseil d’administration du comité d’organisation des Jeux de Tokyo 2020 a délocalisé sa dernière réunion, lundi 30 juillet. Ses membres ont quitté la capitale japonaise pour se poser à Fukushima. Un choix tout sauf anecdotique.
Ils ont tenu leur assemblée au J-Village, un ancien complexe sportif ré-ouvert la semaine passée. Il avait servi de camp de base à l’Argentine pendant le Mondial de football en 2002. Neuf ans plus tard, il avait été utilisé par les équipes de secours envoyées dans la province de Fukushima après le tsunami et la catastrophe nucléaire.
Un lieux symbolique, pour une annonce très médiatique. Les organisateurs des Jeux de Tokyo ont dévoilé, au terme de leur réunion, le casting de l’équipe en charge de la mise en scène des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques. Elle est exclusivement japonaise. Et sa composition laisse présager un spectacle où devraient se mélanger passé et présent, tradition et modernité.
En tête de cortège, Mansai Nomura (photo ci-dessus). Un acteur de profession, issu d’une famille d’artistes des planches depuis plusieurs générations. Présenté comme une star du kyogen, le théâtre comique japonais, il occupera le rôle de directeur général de création. A ce titre, il supervisera les quatre cérémonies : ouverture et clôture des Jeux olympiques et paralympiques. Le chef d’orchestre, en somme.
Mansai Nomura, plus connu comme acteur de théâtre, mais également passé par le cinéma, a été choisi par un comité de sélection composé de 12 membres. Selon la version officielle, son « expérience » et sa « connaissance des arts japonais tant classiques que modernes », ont fait l’unanimité.
Autre recrues : Takashi Yamazaki et Hiroshi Sasaki. Le premier a fait carrière comme réalisateur de films, dont certains ont été primés. Il officiera en qualité de directeur exécutif de création des
cérémonies des Jeux olympiques.
Le second occupera le même rôle pour les Jeux paralympiques. A la différence de ses futurs collègues, Hiroshi Sasaki s’est déjà fait la main, à l’occasion des Jeux de Rio 2016, en orchestrant la séquence de passation du drapeau entre Brésiliens et Japonais. Une scène passée à la postérité pour avoir fait apparaître Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, déguisé en Super Mario.
Enfin, cinq autres postes de directeurs de création ont été attribués lundi 30 juillet, respectivement au producteur de films et scénariste Genki Kawamura, à la productrice Yoshie Kurisu, à la chanteuse et compositrice Sheena Ringo, au créatif technologique Kaoru Sugano, et enfin à la chorégraphe MIKIKO.
Dans la foulée, le président de Tokyo 2020, Yoshiro Mori, a suggéré que le Japon pourrait bousculer ses habitudes pour les prochains Jeux d’été et adopter le principe du passage à l’heure d’été. Une mesure qui aurait l’avantage d’avancer d’une heure, par rapport au soleil, le début des épreuves et réduire encore les effets des grosses chaleurs. A ce stade, rien n’est encore décidé, mais Yoshiro Mori a confié en avoir déjà glissé un mot à Shinzo Abe, le chef du gouvernement.
« Il se trouve que le Japon est actuellement le seul des grands pays développés à ne pas changer d’heure selon les saisons, a expliqué le président de Tokyo 2020. Nous avons sans doute besoin d’une occasion ou d’une opportunité pour nous y mettre à notre tour. » Une autre forme d’héritage olympique.