Un oeil à Moscou, un oeil à Valence. En plein championnats du monde, l’athlétisme français prépare l’édition 2013 du DécaNation, prévu le 31 août dans la Drôme. Une épreuve d’un genre très particulier, où huit équipes internationales mixtes s’affrontent sur 11 épreuves. Les explications de Jean Gracia, directeur général de la Fédération française d’athlétisme et vice-président de l’Association européenne d’athlétisme (AEA).
FrancsJeux : Quelles sont les grandes nouveautés de l’édition 2013 du DécaNation ?
Jean Gracia : Pour la première fois dans l’histoire de cette épreuve, créée en 2005, nous accueillons deux sélections multinationales : les Balkans et les pays nordiques. Nous mobilisons ainsi toute une partie de l’Europe, avec des nations qui n’avaient encore jamais participé au DécaNation. Une autre nouveauté de l’édition 2013 est la présence de Cuba, une équipe qui fera ses débuts dans l’épreuve.
Que représente le DécaNation pour ces sélections multinationales ?
Un rendez-vous très important. Les Balkans, par exemple, sont constitués en association. Ils se retrouvent neuf fois par an pour des compétitions. Mais leur association n’avait jamais eu l’occasion de former une sélection des meilleurs athlètes pour un match international. Le DécaNation sera pour eux l’occasion de le faire.
A quoi sert le DécaNation, dans un calendrier international déjà très rempli, voire surchargé ?
Il offre une alternative aux grands meetings. Aujourd’hui, la formule des grandes réunions d’un jour s’essouffle un peu, avec parfois tous les coureurs habillés de la même façon, aux couleurs de leur équipementier, sur la ligne de départ. Le DécaNation ne concurrencera jamais les meetings en termes de performances. Mais il propose une approche plus collective, voire plus festive, de l’athlétisme, à la façon des grands matchs internationaux d’autrefois.
La formule du DécaNation est-elle encouragée par l’AEA ?
Oui. Depuis ses débuts, le DécaNation a toujours mis en avant les notions de lutte d’homme à homme et d’esprit d’équipe. Il nous a fallu batailler un peu, les premières années, pour en imposer l’idée et le concept. Auprès de la presse, notamment. Aujourd’hui, il a trouvé sa place et est entré dans les mœurs. Les Etats-Unis, par exemple, ont toujours envoyé une équipe. Quand nous ne leur en parlons pas, ils viennent aux nouvelles ! L’AEA y voit un outil de promotion de l’athlétisme.
La FFA a signé au printemps dernier un accord de coopération avec son homologue du Japon. Verra-t-on un jour prochain une équipe japonaise participer au DécaNation ?
C’est probable. Nous en discutons avec la Fédération japonaise. L’accord que nous avons signé avec eux concerne un vaste programme d’échanges et de coopération, mais le DécaNation en fait effectivement partie.