Le doute n’est plus permis. Avec les Jeux d’hiver 2022, Pékin n’est pas seulement devenue la première ville de l’histoire à recevoir les JO dans leurs versions estivale et hivernale. L’événement devrait surtout contribuer à transformer la Chine en un géant mondial des sports d’hiver.
Les membres de la commission de coordination du CIO l’ont constaté de visu, en début de semaine, à l’occasion de leur troisième visite à Pékin. Conduite par l’Espagnol Juan Antonio Samaranch Jr (photo ci-dessus, à droite), la petite troupe venue de Lausanne a bouclé mardi soir un séjour express (18-19 septembre) dédié à l’héritage des Jeux d’hiver. Elle en est repartie convaincue qu’il y aurait, pour la Chine, un avant et un après Pékin 2022.
Témoignage de Juan Antonio Samaranch, cité par le CIO : « Nous n’avons eu de cesse de mettre l’accent sur l’importance que revêtait pour le comité d’organisation l’établissement d’un plan des Jeux intelligent, raisonnable et responsable qui aurait un impact positif sur l’économie. Nous sommes heureux de constater que Pékin 2022 nous a entendus et que ce plan a été mis en œuvre. L’accueil des Jeux olympiques d’hiver offre l’occasion de moderniser les sites, de les transformer en installations polyvalentes et de créer de nouvelles destinations touristiques ainsi que de nouveaux espaces récréatifs ouverts au public. »
En deux jours, la commission de coordination n’a pas traîné en route. Elle a eu le temps de visiter plusieurs sites olympiques à Pékin, avant de découvrir les districts de Zhangjiakou et Yanqing, où la Chine construit de toutes pièces deux stations de sports d’hiver.
A Pékin, Juan Antonio Samarach et les autres membres de la commission, flanqués de représentants des fédérations internationales des sports d’hiver, ont enchaîné au pas de course le centre aquatique national, où avaient été organisées les épreuves de natation aux Jeux d’été en 2008, l’emplacement du village olympique, le site du big air, l’anneau de vitesse et la tour olympique.
A chaque fois, l’arrêt a été minuté, mais il a suffi pour comprendre que les Chinois savaient recycler. Dans le plan Pékin 2022, les bassins du centre aquatique seront transformés en pistes de curling. Les villages des athlètes deviendront des logements locatifs.
Les compétitions de big air se dérouleront dans un parc industriel, à Shougang, où une ancienne aciérie a été transformée pour devenir le siège du comité d’organisation des Jeux. L’anneau de vitesse, enfin, est en cours de construction sur le site utilisé en 2008 pour le hockey sur gazon et le tir à l’arc. Il a été conçu pour pouvoir récupérer et réaffecter une grande partie de la chaleur produite, en fabriquant de la glace pour les autres besoins en énergie de l’installation.
A Zhangjiakou et Yanqing, la délégation du CIO a vu sortir de terre deux futures stations de sports d’hiver. Elles seront bientôt rendues très facilement accessibles par l’extension du réseau autoroutier et la mise en service d’une ligne de train à grande vitesse.
Dernière étape pour certains des membres de la commission de coordination, programmée à l’issue de leur visite : un passage par l’Exposition mondiale des sports d’hiver, organisée actuellement en Chine. Elle réunit plusieurs milliers d’acteurs du secteur des sports d’hiver. Une occasion de faire connaître au public chinois les disciplines de neige et de glace. Le potentiel de pratiquants est astronomique : il pourrait atteindre 300 millions de personnes.