Le sport mène à tout, dit-on. Mais il se révèle souvent opportun d’y rester. Trois champions olympiques français l’ont prouvé à leur façon, en prolongeant leur carrière d’athlète par un brillant parcours dans le mouvement sportif.
Jean-François Lamour (photo ci-dessus), médaillé d’or au sabre aux Jeux de Los Angeles en 1984 et Séoul en 1988, a été ministre des Sports entre 2002 et 2007.
Pierre Durand, champion olympique de saut d’obstacles en 1988, a présidé la Fédération française d’équitation entre 1993 et 1998. En 2014, il s’est porté candidat à la présidence de la Fédération équestre internationale (FEI), où il a été battu par le Belge Ingmar De Vos.
Nicolas Hénard, médaillé d’or en Tornado aux Jeux de Séoul 1988 et Barcelone 1992, préside actuellement la Fédération française de voile.
A l’occasion du trentième anniversaire des Jeux de Séoul en 1988, Olbia Conseil les a interrogés sur leur vision des Jeux de Paris 2024. FrancsJeux en publie quelques extraits.
Pierre Durand, l’équitation se déroulera dans le parc du château de Versailles aux Jeux de Paris 2024. Quel impact cet événement peut-il avoir sur votre sport ?
Pierre Durand : Les visites de la commission d’évaluation du CIO pendant la phase de candidature, auxquelles j’ai assisté en tant qu’athlète référant, m’ont permis de constater le pouvoir d’émerveillement que Versailles exerçait sur tout le monde. Le site choisi pour l’équitation a suscité une forte adhésion, y compris des représentants de la Fédération équestre internationale. Pour nos disciplines équestres, trop souvent oubliées des médias français, y compris aux Jeux, sauf en cas de médailles comme à Rio en 2016, évoluer dans un site historique connu mondialement va offrir une exposition exceptionnelle et valorisante. Cette visibilité sera planétaire. Je ne peux pas rêver mieux pour promouvoir l’équitation.
Jean-François Lamour, vous êtes actuellement le conseiller de Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, pour les Jeux de Paris 2024. Quels sont les enjeux de cet événement pour la région ?
Jean-François Lamour : Ils sont multiples. La région Ile-de-France est le deuxième contributeur public des Jeux, sur le plan financier, après l’Etat. Comme pour les autres collectivités concernées, les enjeux ne se limitent pas à la pratique du sport. Transports, formation, emploi, innovation, sont au cœur du document stratégique que nous avons élaboré avec Paris 2024. Il a été présenté par Valérie Pécresse et Tony Estanguet à Pierre-Olivier Beckers, le président de la commission de coordination du CIO, à l’occasion de sa première visite à Paris. Nous serons d’ailleurs jugés par l’opinion publique sur notre capacité à laisser un héritage concret. Aujourd’hui, les gens restent sceptiques quant au bénéfice que la France et les Français pourront retirer des Jeux.
Nicolas Hénard, les régates de voile se dérouleront à Marseille. Comment pouvez-vous accompagner le développement que l’événement devrait apporter à votre sport ?
Nicolas Hénard : Je rêve, avec les athlètes français, d’un score inégalé de médailles olympiques à domicile. Notre potentiel est réel. Mais les résultats comptent peu s’ils ne servent pas un projet de société. La voile est un sport formidable, un sport santé et bien-être, il participe à l’apprentissage de la vie et de la nature, il contribue au développement économique et touristique… Notre mission est de faire en sorte que les résultats des « voileux » soient utiles à la nation et servent la société. Pour cela, la Fédération française de voile doit anticiper et s’organiser. C’est très ambitieux, mais ces Jeux de Paris 2024 constituent un véritable carburant pour la motivation de tous.