Candidatures

Pour les Jeux d’hiver 2026, Erzurum prend la porte

— Publié le 5 octobre 2018

Nouveau coup dur pour la Turquie. Tout juste remis de son échec pour l’attribution de l’Euro de football en 2024, le pays vient de recevoir une nouvelle gifle. Cette fois, elle lui est infligée par le CIO. Elle est douloureuse.

Réunie à Buenos Aires, en marge des Jeux de la Jeunesse 2018, la commission exécutive du CIO a décidé jeudi 4 octobre d’écarter le dossier présenté par Erzurum pour l’organisation des Jeux d’hiver en 2026. Les Turcs prennent la porte. Ils ne sont pas autorisés à poursuivre la course, qui doit entrer dès la semaine prochaine dans la phase dite de candidature.

Débutée avec sept projets, la course aux Jeux d’hiver 2026 est désormais réduite à trois candidatures : Calgary (Canada), Milan/Cortina d’Ampezzo (Italie), Stockholm (Suède). A 11 mois du vote, elle devient très minimaliste. La suite des événements pourrait tailler encore dans les effectifs, l’un des trois dossiers, porté par Calgary, devant surmonter le périlleux obstacle d’un référendum, prévu le 13 novembre.

Pourquoi renvoyer Erzurum vers la sortie ? Le CIO s’en est expliqué via un communiqué : « 2026 semble une échéance difficile à tenir. Les investissements dans les infrastructures telles que l’hébergement, les transports, l’énergie et les télécommunications seraient extrêmement élevés. Des investissements importants seraient également nécessaires dans les sites sportifs. La région a une expérience limitée dans l’accueil de grandes manifestations de sports d’hiver, et bénéficierait d’organiser d’autres événements comme des Coupes du monde, Championnats du monde et Jeux olympiques de la Jeunesse. »

Soit. Le CIO oublie seulement de préciser que la ville d’Erzurum a organisé le Festival olympique d’hiver de la jeunesse européenne, en février 2017. L’événement avait rassemblé près de 650 athlètes, venus de 34 pays, engagés dans 9 sports. De l’avis général, il avait été un succès.

Exit, donc, Erzurum et la Turquie. La session du CIO, réunie à Buenos Aires les 8 et 9 octobre, validera la liste des trois candidatures invitées à continuer la course. Elle ne compte plus le moindre « intrus ». Deux pays européens à la longue tradition hivernale, Suède et Italie. Une touche nord-américaine, Calgary. Le CIO se prémunit de toute mauvaise surprise pour le vote. A condition, toutefois, que les trois dossiers retenus restent en vie jusqu’au mois de septembre prochain.

Qui peut l’emporter ? A ce stade de la course, tout le monde. Le groupe de travail dirigé par Juan Antonio Samaranch Jr., invité à plancher sur les dossiers, ne révèle aucun favori. Tout juste met-il en avant les atout des uns et des autres.

Pour Calgary, où l’opinion reste très partagée à un peu plus d’un mois du référendum, le CIO relève que « la ville profite encore de l’héritage des Jeux de 1988 et peut utiliser de manière optimale les sites existants pour 2026. Calgary peut s’enorgueillir d’une expérience et d’une expertise précieuses dans l’accueil de compétitions de sports d’hiver et d’autres grands événements. Calgary a élaboré un concept et une vision des Jeux en adéquation avec la nouvelle philosophie de l’Agenda olympique 2020 et de la nouvelle norme, et qui répondent à ses objectifs à long terme. »

Pour Milan et Cortina d’Ampezzo, une candidature réduite à deux villes après le retrait de Turin, le CIO met en avant un dossier qui allie « les avantages d’une grande ville européenne à ceux d’une région de montagne réputée dans les Alpes italiennes. La candidature bénéficie de la riche histoire, de la longue tradition et de la solide expérience de la région en matière de sports d’hiver, ainsi que de l’engouement et de la passion des Italiens pour le sport. Le projet peut aussi tirer parti de la puissance économique et de la prospérité de l’Italie du Nord. Si la planification en est encore à ses débuts, le projet a le potentiel requis pour atteindre les objectifs de développement à long terme des villes et de la région, dans le droit fil de l’Agenda olympique 2020 et de la nouvelle norme. »

Enfin, Stockholm « propose des sites au cœur de la ville qui permettraient d’enrichir et de dynamiser l’expérience des Jeux. La Suède possède l’expérience dans l’accueil d’événements sportifs, l’amour des sports d’hiver et des sites de Coupes du monde bien établis nécessaires à la livraison des Jeux. Dans le droit fil de l’Agenda olympique 2020 et de la nouvelle norme, Stockholm a élaboré un concept des Jeux qui répond aux futurs besoins de la ville et entend améliorer la vie de tous ses citoyens. »

Au total, trois bons élèves dont les projets comptent tous les ingrédients requis, à commencer par une abondance de références à l’Agenda 2020 et à la nouvelle norme. La suite s’annonce passionnante.