Opération grand nettoyage dans le sport kényan. Deux ans après les faits, sept dirigeants sportifs vont être inculpés de corruption et détournement de fonds. L’affaire remonte aux Jeux de Rio de Janeiro en 2016. Elle porterait sur plus de 500.000 dollars.
En tête de liste, parmi les dirigeants inculpés : le légendaire Kip Keino (photo ci-dessus). Double champion olympique de demi-fond (1.500 m aux Jeux de Mexico en 1968, 3.000 m steeple aux Jeux de Munich en 1972), il présidait jusqu’à l’an passé le comité national olympique. Elu au CIO en 2000, il en est aujourd’hui l’un des membres honoraires.
L’ancien ministre des Sports, Hassan Wario Arero, et le chef de mission de la délégation kényane aux Jeux de Rio 2016, Stephen Arap Soi, comptent eux aussi parmi les personnalités concernées par l’affaire, selon un communiqué du procureur de Nairobi, Noordin Haji.
Les sept dirigeants sont accusés d’avoir détourné une partie de l’enveloppe de 544 millions de shillings (4,6 millions d’euros) allouée par le gouvernement kényan pour la participation des athlètes aux Jeux de Rio 2016. « Malheureusement, une partie des fonds a été mal utilisée, privant ainsi les athlètes d’un bon usage », explique le communiqué du procureur. Les détournements porteraient sur 545.000 dollars.
Les sept suspects ont jusqu’à ce lundi 15 octobre pour se rendre à la justice. Dans le cas contraire, ils seront arrêtés et placés en détention. Ils devront répondre de six chefs d’accusation d’abus de pouvoir, et de quatre liés au non-respect des lois sur la gestion des fonds publics.
Selon Noordin Haji, l’investigation menée par la direction des enquêtes criminelles a débuté peu de temps après la fin des Jeux de Rio 2016. Elle aurait permis d’amasser suffisamment de preuves pour inculper les sept dirigeants sportifs.
Ironie de l’histoire : Kip Keino a reçu des mains de Thomas Bach les premiers Lauriers olympiques du CIO, pour son action sociale et éducative au Kenya… à l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Rio 2016.