Caster Semenya peut rouler des mécaniques. La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) a annoncé via un communiqué, mardi 16 octobre, sa décision de reporter jusqu’au mois de mars 2019 la mise en application de ses nouvelles règles pour les athlètes féminines qui produisent naturellement beaucoup de testostérone.
Annoncées en avril dernier, ces nouvelles règles d’éligibilité aux compétitions féminines estampillées IAAF devaient entrer en vigueur le 1er novembre. Trop tôt, semble-t-il, pour ne pas risquer d’enclencher un long et coûteux marathon juridique. Dans son communiqué, l’IAAF précise vouloir attendre que le Tribunal arbitral du sport (TAS) ait rendu son verdict sur le recours déposé par l’athlète sud-africaine.
Pour rappel, les nouvelles règles de l’IAAF obligeraient les athlètes présentant des « différences de développement sexuel » (DSD) à maintenir, par des traitements, leur taux de testostérone sous les 5 nanomoles par litre de sang. Et cela, pendant au moins les six mois qui précèdent la compétition, pour les distances allant du 400 m au mile.
Soutenue par la Fédération sud-africaine d’athlétisme, Caster Semenya a saisi le TAS. Elle conteste ces nouvelles règles, expliquant vouloir « juste courir naturellement, de la façon dont je suis née ».
La double championne olympique du 800 m a gagné la première manche. L’IAAF a annoncé repousser l’application de son nouveau règlement, à la fin du mois de mars 2019, « pour ne pas créer une nouvelle période d’incertitude » dans l’attente de la décision du TAS.
« Tous les athlètes ont besoin que cette situation soit résolue au plus vite« , insiste Sebastian Coe, le président de l’IAAF, dans le communiqué. Mais l’organisation internationale se dit « confiante sur les bases légales, scientifiques et éthiques de ces règles. » Elle précise attendre « un rejet des recours par le TAS. »
Les auditions du Tribunal arbitral du sport devraient débuter au mois de février. Sa décision est attendue pour le 26 mars 2019.