Le monde de la boxe peut respirer: Gafur Rakhimov (ci-dessus), le très controversé président par intérim de la l’AIBA, ne sera pas seul en lice samedi 3 novembre 2018 à Moscou lors de l’élection à la présidence de l’organisation internationale. L’Ouzbek devra faire face à un rival, le Kazakh Serik Konakbayev (ci-dessous).
Mardi 30 octobre, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a autorisé l’ancien boxeur, médaillé d’argent olympique aux Jeux de Moscou en 1980, à se présenter devant les électeurs. Serik Konakbayev avait appel de la décision du comité électoral de l’AIBA de rejeter sa candidature. Elle avait été reçue avec un jour de retard sur la date limite de dépôt, fixée un… dimanche.
Avec deux candidats en lice, l’élection à la présidence de l’AIBA s’annonce serrée. Gafur Rakhimov en a longtemps été présenté comme le favori. Il assure depuis le début de l’année la présidence par intérim de l’AIBA. Il est donc déjà en place. Ses soutiens sont solides.
Seul ennui, mais de taille : sa présence pour un mandat complet à la tête de la boxe pourrait signifier l’exclusion de la discipline des Jeux d’été. Le CIO n’a jamais fait mystère de son hostilité à voir l’Ouzbek, décrit par le département du Trésor américain comme « un des principaux criminels en Ouzbékistan », présent à la table des dirigeants olympiques.
Ses avoirs sur les territoires relevant de la juridiction américaine ont été gelés pour avoir prétendument « fourni un soutien matériel » à l’organisation criminelle Thieves-In-Law de Dubaï. Gafur Rakhimov a toujours nié en bloc son implication.
En octobre dernier, le CIO lui a refusé une accréditation aux Jeux de la Jeunesse à Buenos Aires. Les autorités britanniques en avaient fait de même pour les Jeux de Londres en 2012.
« Je suis heureux d’accueillir un autre candidat et, comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, il est bon pour l’AIBA lorsque nous avons de la compétition, particulièrement au plus haut niveau, a suggéré Gafur Rakhimov dans un communiqué officiel envoyé par l’organisation internationale. Nous pouvons maintenant laisser les membres de l’AIBA décider quel serait le meilleur leader pour sortir notre sport de ses difficultés financières et le conduire vers un futur durable. »
Samedi 3 novembre, à Moscou, l’enjeu de l’élection à la présidence de l’AIBA dépassera largement une rivalité entre deux candidats. Il concernera l’avenir olympique de toute une discipline.