Candidatures

Pour Milan-Cortina, un coup de pouce venu de Rome

— Publié le 16 novembre 2018

Le tableau n’est pas encore complet, mais la tendance se dessine. A sept mois et quelques jours du vote du CIO pour la ville-hôte des Jeux d’hiver en 2026, le projet italien fait désormais la course en tête. Après le renoncement de Calgary, en début de semaine, le dossier porté par Milan et Cortina d’Ampezzo s’est glissé avec des gestes prudents dans le costume de favori.

En fin de semaine passée, Thomas Bach l’a adoubé à l’occasion d’une visite à Rome. Le président du CIO a balayé du geste ce qui semblait constituer un obstacle majeur sur la route des Jeux : l’absence de soutien financier du gouvernement italien. Nul besoin d’attendre un chèque de l’Etat, les deux régions concernées, la Lombardie (Milan) et la Vénétie (Cortina d’Ampezzo) suffisent, elles sont les plus riches du pays, a expliqué en substance Thomas Bach.

Avec une telle bénédiction, la candidature italienne pouvait bomber le torse. Depuis jeudi 15 novembre, elle peut même s’autoriser à rouler des mécaniques. Elle a obtenu ce qui lui manquait encore : l’assurance d’un coup de pouce financier du gouvernement.

Matteo Salvani, le ministre de l’Intérieur italien, a expliqué : « Si les financements privés ne suffisent pas, nous pourrons faire le dernier geste. » Le dirigeant italien ne se mouille pas trop. Il n’avance aucun chiffre et s’exprime au conditionnel. Mais pour les porteurs du projet, dont Giovanni Malago, le président du comité olympique italien, l’annonce est cruciale. Elle sonne comme une forme de revirement du gouvernement, jusque-là réticent à s’engager même pour un seul euro aux côtés de la candidature.

La raison ? Le contexte. Avec le retrait de Calgary, la course aux Jeux d’hiver se joue désormais entre Milan/Cortina d’Ampezzo et Stockholm. Les Italiens possèdent mathématiquement, comme leurs rivaux suédois, au moins une chance sur deux de rafler la mise. A Stockholm, l’équipe de candidature n’a toujours pas obtenu un soutien des autorités. En promettant « le dernier geste », le gouvernement italien s’associe un peu plus étroitement à un projet désormais en position de force. Il se range du côté d’un possible gagnant.

Réduite à deux piliers après le retrait de Turin, la candidature italienne s’appuie sur un dispositif plutôt équilibré. Le patinage et le hockey-sur-glace seraient disputés à Milan. Le ski alpin est prévu à Cortina d’Ampezzo, déjà désignée pour l’organisation des championnats du monde en 2021.

Le snowboard et le ski acrobatique seraient logés à Bormio et Livigno, au nord de Milan. Le biathlon pourrait avoir lieu à Anterselva, près de Cortina. Les disciplines nordiques se sentiraient en terrain familier à Val di Fiemme.

La cérémonie d’ouverture aurait lieu au stade San Siro de Milan. Quant à la clôture, elle est annoncé à l’Arena de Vérone, un vaste amphithéâtre romain déjà utilisé pour un opéra sur glace.

« Nous avons bien fait de continuer à aller de l’avant, insiste Giovanni Malago. Sinon, nous aurions sûrement laissé échapper une chance qui semble encore plus unique que rare. » Pas faux.