Grand bleu sur Tokyo. A un peu moins de 600 jours de l’ouverture des Jeux d’été en 2020, le thermomètre ne se résout toujours pas à s’habiller pour l’hiver. Il affichait 13°, ce mardi matin, à l’heure du petit-déjeuner. Surtout, les organisateurs japonais se sont trouvés un allié de poids pour attaquer les 20 derniers mois.
Thomas Bach le dit et le répète sans le moindre signe de lassitude : les Jeux de Tokyo 2020 sont dans les clous. Ils seraient même en train, selon le dirigeant allemand, de réinventer le genre. « Je n’ai encore jamais vu une comité d’organisation qui soit autant avancé dans la préparation à plus de 18 mois de l’ouverture des Jeux », a-t-il expliqué samedi 1er décembre en conférence de presse, dans un grand hôtel du quartier de Shinagawa.
Lundi 3 décembre, le président du CIO en a rajouté une couche au premier jour de la visite au Japon de la commission de coordination des Jeux de 2020. « Dans certaines villes, je dirais même dans la plupart, nous avons dû organiser des réunions de crise avec le comité exécutif quelques mois avant les Jeux, a-t-il suggéré en s’adressant aux Japonais. Et parfois, alors qu’il ne restait plus que trois mois, elles n’en étaient pas où vous êtes déjà. »
Ailleurs, une telle avalanche de louanges pourrait inciter à remonter les mains en haut du guidon. A Tokyo, le comité d’organisation s’est doté d’un président dont l’âge et l’expérience le prémunissent de tout risque d’excès de confiance.
Yoshiro Mori, 81 ans, ancien Premier ministre du Japon, a écouté avec un air impassible les compliments délivrés par Thomas Bach. Puis il a répondu : « Les louanges ont été nombreuses, mais nous n’aurons pas l’arrogance de tomber dans la facilité. Nous ne devons pas nous laisser aller car il nous reste encore 600 jours. »
Rien n’est gagné, en effet, même si les travaux avancent à un rythme d’horloge suisse dans la capitale japonaise. Au menu des prochaines semaines : le défi de la chaleur. Les organisateurs l’ont reconnu la semaine passée : les mesures envisagées pour contrer le climat extrême, comme l’installation de brumisateurs mobiles ou le recouvrement des routes avec un revêtement spécial absorbant la chaleur du soleil, vont peser lourd dans le budget.
Thomas Bach l’a expliqué samedi 1er décembre : le marathon, les rencontres de rugby à 7 et certaines compétitions de cyclisme posent encore problème. Ils sont prévus à des horaires où la forte chaleur de l’été à Tokyo pourrait présenter un danger pour les athlètes, les spectateurs et les officiels. « Nous allons en discuter avec le comité d’organisation, mais aussi avec les fédérations internationales concernées, avant de prendre les bonnes décisions », a prévenu le président du CIO.
Reste l’éternelle question des comptes. La prochaine version du budget sera dévoilée un peu plus tard au cours de ce mois de décembre 2018. Mais les Japonais le jurent avec une main sur le cœur : elle ne dépassera pas l’enveloppe de 1.350 milliards de yens déjà annoncée (10,3 milliards d’euros). Tout va bien.