Le feuilleton se poursuit, mais la fin semble proche. L’Agence mondiale antidopage l’a annoncé lundi 7 janvier via un communiqué : une équipe de ses experts se rendra une nouvelle fois en Russie, cette semaine, pour tenter de récupérer les données des contrôles du laboratoire de Moscou.
La visite doit débuter ce mercredi 9 janvier. Elle sera conduite par un trio de spécialistes missionnés par l’institution antidopage basée à Montréal.
La visite de la dernière chance ? Probable. La dernière en date, organisée à la fin du mois de décembre, s’est soldée par un échec retentissant. Les experts de l’AMA ont certes pu pousser la porte du laboratoire de Moscou, où sont stockées des milliers de données relatives aux contrôles très suspects réalisés sur les athlètes russes entre 2011 et 2015. Mais, leur matériel n’ayant pas été validé par les autorités russes, ils en sont repartis les mains vides.
Depuis, le mouvement sportif international a encore crié au loup, réclamant une nouvelle fois à l’AMA et à son président, Craig Reedie, de frapper sur le sport russe sans retenir leurs coups.
Mais Craig Reedie veut insister. Le dirigeant écossais l’a expliqué lundi dans son communiqué : il est important de « donner toutes ses chances à la RUSADA ». Pas question, donc, d’écouter toutes les voix appelant à des sanctions immédiates. Mais Craig Reedie précise : « Nous continuons d’agir sur la base du non respect de la date limite du 31 décembre, avec toutes les conséquences que cet échec pourrait avoir. »
La visite des experts de l’AMA a été confirmée par les autorités sportives russes. Pavel Kolobkov, le ministre des Sports, a expliqué : « Au cours des trois derniers mois, un important travail d’organisation a été accompli pour fournir les données du laboratoire de Moscou. Cela a nécessité un accord sur un grand nombre de questions procédurales, y compris concernant la liste du matériel utilisé. Pour le moment, toutes les questions techniques ont été réglées. » Le feu serait donc enfin passé au vert. Il était temps.
La suite est déjà connue, au moins dans son déroulement. A Moscou, il faudra aux envoyés de l’AMA des trésors de patience et d’inventivité pour trouver leur chemin dans un dédale de données et d’échantillons. Ils devront authentifier les éléments à extraire, les récupérer, puis en faire de même avec les échantillons prélevés à l’époque. Il leur restera ensuite à embarquer le tout et sortir de Russie. Pas simple.
A peine rentrés, les trois experts devront pondre à la va-vite un rapport sur leur mission et sur ses premières conclusions. Il sera présenté en début de semaine prochaine, les 14 et 15 janvier, devant le comité de révision de la conformité de l’AMA. Ses membres seront ensuite invités à suggérer un scénario au comité exécutif de l’institution.
Craig Reedie se veut confiant dans la suite du processus. « Si la mission réussit à obtenir les données, cela permettra de sortir d’une longue impasse », a-t-il avancé lundi 7 janvier dans le communiqué de l’AMA.
En parallèle, les autorités russes devront veiller à ce que les nouvelles analyses des échantillons requises par l’AMA, après examen des données de laboratoire, soit réalisées au plus tard le 30 juin 2019.
Le calendrier s’accélère et les portes s’ouvrent. Une bonne nouvelle pour tout le monde. Mais l’histoire récente a démontré que le pire n’était jamais à exclure lorsqu’il est question du sport russe et du dossier dopage.