Comment lutter ? A Chungju, paisible cité de 200 000 habitants, passée à la postérité pour avoir donné naissance à l’actuel secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, la Corée du Sud organise le championnat du monde d’aviron. Mais elle le fait à la Coréenne. En grand, donc. Et le résultat laisse les observateurs étrangers sans voix.
Roland Weill, le vice-président de la Fédération française d’aviron (FFA), explique : « Deux ans en arrière, le site du championnat du monde « était encore un terrain vague. Il n’y avait rien. » Aujourd’hui, les Coréens y ont construit un bâtiment principal (tribune, salle de presse, bureaux…), une tour d’arrivée, un « Marina center » (restaurant, salle de repos pour les rameurs, bureaux…) et un hangar à bateaux équipé de douches et de vestiaires. Coût : environ 45 millions d’euros. Une « route flottante » a même été installée en parallèle au bassin de compétition, sur les 750 premiers mètres, afin de permettre au camion de la télévision de suivre parfaitement les courses. Du jamais vu.
De l’avis général, le résultat surpasse tout ce qui a pu être proposé dans le passé pour une compétition internationale d’aviron. « Je n’avais jamais encore vu des installations de ce niveau, avoue Daniel Fauché, le responsable de l’équipe de France. Tout est parfait. Et les Coréens ont un souci du détail vraiment bluffant. » A l’image, par exemple, de la plantation de pommiers installée derrière la tribune principale, où chacun des arbres est dédié à un pays participant au championnat du monde. « Les organisateurs ont été jusqu’à décorer toutes les pommes avec des autocollants illustrant l’aviron », s’enthousiasme le coach français.
A l’hôtel de l’équipe de France, un centre d’hébergement pour sportifs de haut niveau situé à 10 minutes de navette du bassin, tout a été mis en œuvre pour rendre le séjour agréable. « Nous avons eu droit à des animations locales, explique Daniel Fauché, des démonstrations d’artisanat et de folklore, le soir, pour distraire les rameurs. »
Le budget de l’organisation, estimé à 18 millions d’euros, donne des ses sueurs froides aux deux prochains hôtes du Mondial d’aviron, Amsterdam en 2014 et Aiguebelette, en Savoie, l’année suivante. En France, l’organisation du dernier championnat du monde avant les Jeux de Londres devrait disposer d’un budget d’environ 10 millions d’euros. A elle seule, la cérémonie d’ouverture du championnat du monde de Chungju a coûté 1,4 millions d’euros. Un record. Mais elle a attiré 15 000 spectateurs, dont Ban Ki-moon, le plus illustre enfant du pays.
Après six jours de compétition, jeudi soir, près de 58 000 spectateurs avaient déjà assisté aux épreuves sur le lac de Tangeum. Les organisateurs en espèrent 100 000 au dernier soir du Mondial, dimanche 1er septembre. Précision : les places pour le public coûtent entre 4 et 8 euros.
Comment lutter ? Difficile…