L’attente a pu sembler longue. Elle a pourtant été réduite. En avance de plusieurs mois sur le calendrier initial, le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 doit annoncer ce jeudi 21 février, en milieu de matinée, la liste des sports additionnels invités au banquet olympique.
Officiellement, la présentation du jour se veut plus large que le seul sujet, médiatisé à l’extrême, des sports additionnels. Tony Estanguet, le président du COJO, a convoqué la presse à l’Arena de Paris La Défense pour dévoiler à 10 heures tapantes « une expérience unique ».
Difficile de se montrer plus mystérieux. Selon un porte-parole du comité d’organisation, la matinée sera consacrée à « une série d’annonces très importantes qui vont souligner, très concrètement, la vision et la dimension spectaculaire des Jeux » de Paris 2024. On en salive d’avance.
Pour l’occasion, le COJO déploie les grands moyens. Les annonces en question seront diffusées en direct sur la page Facebook et le compte Twitter de Paris 2024. Pour le site Internet officiel, il faudra peut-être encore patienter. Il est toujours en sommeil. Mais sa « nouvelle version sera bientôt en ligne », promet la page d’accueil.
Le COJO entretient donc le mystère. Mais la rumeur s’en moque. La liste des sports additionnels proposés par Paris 2024 au CIO a fuité sur France Info, lundi 11 février. Paris 2024 a démenti. Depuis, l’information a pris de l’épaisseur. Elle devrait être confirmée ce jeudi matin par Tony Estanguet. A moins que…
Les heureux élus seraient au nombre de quatre. Parmi eux, trois récidivistes : l’escalade, le skateboard et le surf. Ils feront leur entrée, déjà comme sports additionnels, aux Jeux de Tokyo 2020. Le quatrième, le breakdance, a découvert l’ambiance olympique aux Jeux de la Jeunesse de Buenos Aires, en octobre 2018.
A l’évidence, Paris 2024 n’a pas essayé de réinventer la roue. Ses décideurs, Tony Estanguet en tête, ont posé leurs pieds dans les empreintes laissées avant eux par les Japonais de Tokyo 2020. Ils ont seulement retiré le karaté et le baseball/softball, pour les remplacer par le breakdance.
A ce stade du processus, la suite s’écrit dans un futur mêlé de conditionnel. La liste des sports additionnels dévoilée ce jeudi matin à l’Arena de Paris La Défense constitue seulement une proposition. Le COJO en confiera une copie à la commission du programme olympique du CIO. Ironie de l’histoire : elle est présidée par l’Italien Franco Carraro, l’un des doyens de l’institution (il en est membre depuis 1982), un ancien médaillé mondial en ski nautique, une discipline candidate mais recalée pour les Jeux de 2024.
La commission du programme olympique devra en examiner le contenu et la pertinence. Elle la soumettra ensuite à la commission exécutive du CIO, avant sa réunion du 28 et 29 mars 2019. L’organe de décision de l’institution olympique l’étudiera à son tour. Puis elle la proposera au vote de la prochaine session du CIO, prévue à la fin du mois de juin 2019 à Lausanne.
Mais la décision définitive ne sera pas prise avant le deuxième semestre de l’année 2020, après les Jeux de Tokyo. Un calendrier censé laisser à Thomas Bach et à sa garde rapprochée le loisir d’observer le comportement de l’escalade, du skateboard et du surf pour leurs débuts olympiques, dans la capitale japonaise. Ils pourront ainsi juger sur pièces si les uns et les autres ont les qualités requises pour en reprendre pour un tour.
Pour les Jeux de Tokyo 2020, le CIO avait laissé les Japonais faire leur choix parmi la grosse vingtaine de sports candidats. Puis il avait validé leur liste sans en modifier une virgule. Depuis, la donne a changé. Paris 2024, puis Los Angeles 2028, doivent composer leur programme sans dépasser le quota de 10.500 athlètes. Tokyo 2020 n’avait pas cette contrainte.
L’équipe parisienne, puis le CIO dans la foulée, devront donc retrancher en même temps qu’ils ajoutent. La tâche s’annonce complexe. Elle pourrait réserver des surprises. Peut-être dès ce jeudi matin, plus sûrement dans les mois à venir.