— Publié le 12 avril 2019

A Tokyo, 500 jours pour relever le défi paralympique

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J – 500 jours, samedi 13 avril, avant l’ouverture des Jeux paralympiques de Tokyo. L’événement est prévu du 25 août au 6 septembre 2020. Il reste donc une année et un peu plus de quatre mois aux Japonais pour en boucler la préparation.

Au comité international paralympique (IPC), la perspective des 500 derniers jours avant les trois coups n’inspire pas la moindre inquiétude. Andrew Parsons, le président de l’IPC, le répète comme un refrain : « Nous espérons vivre à Tokyo de fantastiques Jeux paralympiques ».

Le Brésilien a multiplié les voyages dans la capitale japonaise depuis son élection, en septembre 2017. A chaque fois, il en est reparti convaincu par l’expertise et le savoir-faire du comité d’organisation. « Les Japonais sont très efficaces, explique-t-il. Il existe un très fort enthousiasme à l’égard des Jeux paralympiques de la part des différents secteurs de la société, mais aussi de tous les échelons de gouvernement, du secteur privé et des diffuseurs. Les organisateurs placent les Jeux paralympiques au même niveau que les Jeux olympiques en matière de promotion. »

A 500 jours de l’ouverture, le programme de marketing réalise des prouesses. Les Jeux paralympiques de Tokyo 2020 s’annoncent comme les plus soutenus de l’histoire par le monde économique.

Seule zone d’ombre : l’hôtellerie. L’IPC l’a relevé à plusieurs reprises, au cours des derniers mois : la capitale japonaise n’est pas équipée, actuellement, pour héberger un afflux de visiteurs en situation de handicap. Le nombre d’hôtels accessibles s’avère très insuffisant. Les chambres susceptibles d’accueillir un client en fauteuil restent très minoritaires.

Une nouvelle loi devrait modifier la donne. Elle est censée contraindre les nouveaux hôtels de 50 chambres ou plus d’en prévoir au moins une accessible à une personne en fauteuil. Elle prévoit également que les établissement de plus de 100 chambres doivent assurer un minimum de 1% de leur capacité à la clientèle en situation de handicap. La loi entrera en vigueur le 1er septembre 2019, moins d’une année avant le début des Jeux paralympiques.

 

Andrew Parsons n’en fait pas mystère : « Notre plus grand défi pour les Jeux de Tokyo 2020 consistera à changer la perception de la société japonaise à l’égard des personnes handicapées. Nous allons essayer de montrer, grâce à ces Jeux, qu’elles peuvent jouer un rôle actif dans la société. »

Pour le reste, deux dossiers figurent en bonne place sur son bureau présidentiel au siège de l’IPC, dans la ville allemande de Bonn : la Russie et les deux Corée.

L’IPC a levé sous conditions, en janvier dernier, la suspension de la Russie, écartée des Jeux de Rio 2016 et PyeongChang 2018. Sera-t-elle présente l’an prochain à Tokyo ? Sauf catastrophe, oui. « Nous espérons ne plus jamais avoir un cas comme celui de la Russie à l’avenir, a expliqué Andrew Parsons au Mainichi Shinbum. Nous surveillerons les Russes de près pendant les trois prochaines années et demie. L’IPC se réserve le droit de suspendre à nouveau la Russie si quelque chose se produisait pendant ce délai. »

Sur la question des deux Corée, le Brésilien se veut prudent. La participation d’une délégation nord-coréenne semble acquise. « La Corée du Nord est un membre actif de l’IPC », précise Andrew Parsons.

Mais le projet d’une équipe commune des deux voisins reste très hypothétique. « Nous y réfléchissons, reconnaît-il. A l’IPC, nous sommes en contact avec les comités paralympiques nationaux des deux pays. Nous planifions une rencontre prochaine avec eux. Nous n’avons pas encore pu fixer une date, car le dossier est complexe. Mais la volonté d’avancer est partagée par toutes les parties, les deux Corée et l’IPC. Cependant, il reste encore un long chemin à parcourir. Nous allons devoir régler tous les détails. »

Sur la question coréenne, les 500 jours avant l’ouverture des Jeux paralympiques de Tokyo 2020 ne seront pas de trop.