La transparence est devenue très tendance dans le mouvement olympique. Il était temps. Mais le CIO reste déterminé à lui fixer certaines limites, surtout lorsqu’il est question des candidatures aux Jeux d’hiver.
Mardi 7 mai, Milan/Cortina et Stockholm/Are étaient invités à présenter leur concept et leur vision devant l’Association des fédérations internationales des sports olympiques d’hiver (AIOWF), réunie en assemblée générale à Gold Coast, dans le cadre de SportAccord 2019.
A un peu plus d’un mois du vote du CIO pour la ville-hôte des Jeux d’hiver 2026, l’occasion n’avait rien d’anecdotique. Une étape importante, sans être décisive. La dernière présentation des deux projets avant la session du CIO à Lausanne, le 24 juin 2019.
Première mauvaise surprise : la présentation s’est déroulée à distance, par visioconférence. Les deux équipes de candidature devaient initialement faire le voyage vers l’Australie, pour faire face en chair et en os aux présidents des fédérations internationales des sports d’hiver. Le CIO leur a finalement demandé de rester à la maison. Par souci d’économie et de durabilité. Etrange.
Richard Brisius, le directeur général de Stockholm/Are, était encore annoncé à Gold Coast l’avant-veille de la présentation. Sa chambre était réservée à l’hôtel. Il a annulé son déplacement au dernier moment, attentif à respecter les consignes du CIO.
Deuxième découverte : les médias ont été exclus de la salle. Ils sont restés bloqués à la porte, sans possibilité de suivre les deux présentations. Où est la transparence ?
Suédois et Italiens se sont pliés docilement à un exercice sans saveur. Stockholm/Are a débuté, Milan/Cortina d’Ampezzo a enchaîné. Dans les deux cas, une vidéo de présentation des sites et du concept, suivie par une poignée d’interventions. Quinze à vingt minutes par candidature. Classique. Au moment prévu des questions/réponses, les dirigeants des sports d’hiver sont restés silencieux. Pas la moindre question.
Même silence un rien gêné des dirigeants au terme de la présentation. Gian-Franco Kasper, le président de la Fédération internationale de ski (FIS) est sorti le premier de la salle. Connu pour aimer s’exprimer, le Suisse a gardé ses impressions pour lui. « Nous avons eu droit à deux bonnes présentations, je n’en dirai pas plus », a-t-il lâché en prenant le chemin de la sortie.
Olle Dahlin, le président de la Fédération internationale de biathlon (IBU), en a dit encore moins. « Je ne peux pas répondre à vos questions », a grimacé le Suédois.
Le CIO avait imposé le silence. Il a été écouté. La raison ? On s’interroge.
A Stockholm, l’équipe de candidature a éteint son appareil de visioconférence sans chercher à prolonger l’exercice. A Rome, les Italiens ont opté pour une approche plus médiatique. Ils ont organisé une conférence de presse.
L’occasion pour l’équipe de candidature de dévoiler quelques éléments, forcément très hypothétiques, de leur stratégie en cas de victoire. Ils ont annoncé que la présidence du comité d’organisation serait assurée par Giovanni Malago, le président du comité olympique italien (CONI). Il serait secondé par un directeur général issu du monde de l’entreprise.
Autres nouvelles : l’équipe de Milan/Cortina 2026 sera renforcer, pour se présenter devant la session du CIO le 24 juin à Lausanne, par trois champions olympiques italiens : Alberto Tomba et Sofia Goggia pour le ski alpin, Michela Moioli pour le snowboard cross. Les uns et les autres seront habillés en Armani. Enfin, la musique du film de présentation sera composée par Ennio Morricone. Classe.