Nouvel épisode dans l’affaire Caster Semenya. Le gouvernement sud-africain ne veut plus se contenter de soutenir en bloc son athlète dans son combat contre l’IAAF. Il a décidé de passer à l’offensive.
Tokozile Xasa, la ministre sud-africaine des Sports, a annoncé lundi 13 mai dans un communiqué sa décision de faire appel du jugement rendu le 1er mai dernier par le Tribunal arbitral du sport (TAS). Il impose à la double championne olympique du 800 m de se soumettre à un traitement médicamenteux afin de faire baisser son taux de testostérone.
Les autorités sud-africaines devront faire vite. L’appel devra être déposé avant la fin du mois de mai devant un tribunal fédéral suisse. Il devrait être porté par la Fédération sud-africaine d’athlétisme (ASA).
Selon un porte-parole du ministère des Sports, cité par l’AFP, l’appel sera transmis à la justice suisse « aussi vite que possible ».
Il ne portera pas sur la décision rendue par le TAS, mais sur les conditions de l’examen du dossier. Les autorités sud-africaines contestent la présence dans le panel du TAS de deux de ses juges. L’un et l’autre avaient déjà officié dans un cas antérieur, porté par la sprinteuse indienne Dutee Chand. Leur jugement, rendu en 2015, avait ensuite été annulé.
Par ailleurs, le camp sud-africain estime que les zones d’ombre restent trop nombreuses, notamment la façon dont l’IAAF va mettre son nouveau règlement en application.
« La pertinence des arguments scientifiques, médicaux et juridiques que nous avons présentés, ne se reflète pas dans le verdict, estime le ministère sud-africain des Sports. Les faits dont a été saisi le tribunal ne concordent pas avec sa décision. »
Depuis le verdict du TAS, rendu le 1er mai, Caster Semenya n’a pas seulement assuré qu’il faudrait plus qu’un règlement pour briser son élan. L’athlète sud-africaine s’est alignée sur 800 m, le 3 mai à Doha, en Ligue de Diamant, où elle a établi la meilleure performance mondiale de la saison (1’54″25).
A cette occasion, elle a confié aux médias qu’elle n’avait pas l’intention de prendre des médicaments pour abaisser son taux de testostérone. Et pas non plus l’intention de changer de distance, pour se concentrer sur le 5.000 m, une épreuve non concernée par le règlement de l’IAAF sur les athlètes hyperandrogènes.
Le feuilleton n’est pas terminé. La suite s’annonce passionnante.