L’exercice est devenu rituel. Il n’a jamais eu vocation à inverser le cours de l’histoire, mais il réserve souvent quelques surprises.
Le CIO a dévoilé, mercredi 15 mai, la composition de ses nombreuses commissions pour l’année 2019. Elles sont au nombre de 27.
Leurs effectifs respectifs s’avèrent très disparates, surtout en nombre. La plus confidentielle, consacrée aux finances, compte seulement quatre membres. A croire que le sujet reste trop hermétique pour être partagé. Pour certaines autres, ils seront près d’une quarantaine à se disputer les chaises dans la salle de réunion.
Les généralités, d’abord. Thomas Bach tient ses promesses, gravées dans le marbre au sommaire de l’Agenda 2020 : la promotion 2019 se révèle la plus féminine et la plus jeune de l’histoire.
Le CIO a fait ses comptes : 45,4% des postes au sein des 27 commissions sont occupés par des femmes. Un record. Leur présence a plus que doublé depuis 2013. La parité n’est pas loin. Encore un effort.
En prime, trois nouvelles dirigeantes ont été choisies par le CIO pour présider une commission. « Nous sommes très fiers d’avoir atteint une si forte participation des femmes et des jeunes en très peu de temps », se félicite Thomas Bach. L’Allemand y est pour beaucoup.
Autre tendance : le rajeunissement. Là aussi, les faits s’accordent aux textes. Sous l’impulsion de son président, l’institution olympique a fait de la place aux jeunes « Change-Makers », un réseau de 280 futurs décideurs du mouvement olympique, mis sur pied à l’occasion des premiers Jeux de la Jeunesse, organisés en 2010 à Singapour. Ils étaient seulement 7 l’an passé dans les commissions du CIO. Ils sont désormais 16.
Les cas particuliers, maintenant. Deux positions clés étaient à pourvoir, après les retraits forcés du Japonais Tsunekazu Takeda et du Koweïtien Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah. Le premier a été attiré vers le fond par une enquête de la justice française sur des soupçons de corruption dans l’attribution à Tokyo des Jeux d’été en 2020. Il n’est plus membre du CIO. Le second a fait un pas en arrière et décidé de se mettre en réserve le temps d’un procès en Suisse sur un complot présumé dans son pays natal.
Tsunekazu Takeda était président de la commission du marketing. Pour le remplacer, le CIO a choisi l’ancien rameur tchèque Jiri Kejval (ci-dessus). Sur le papier, rien de scandaleux. Mais Jiri Kejval, actuel président du comité olympique tchèque, traîne lui aussi une affaire dans son ombre. Il aurait dû entrer au CIO lors la session de Lima en septembre 2017, mais son intronisation a été repoussée à la suivante, en février 2018 à PyeongChang. Au moment de la première, il était soupçonné de corruption dans son propre pays. Prudent, le CIO lui avait demandé de patienter.
Le remplacement de Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah à la tête de l’influente commission de la solidarité olympique a un air de déjà-vu. Son fauteuil sera occupé par le Fidjien Robin Mitchell, qui lui a déjà succédé en décembre dernier, pour un intérim, à la présidence de l’Association des comités nationaux olympiques (ACNO).
Pour le reste, la cuvée 2019 compte quatre nouveaux présidents de commission : Richard L. Carrión pour la chaîne olympique, Mikaela Cojuangco Jaworski pour l’éducation olympique, Sari Essayah pour le sport et la société active, et enfin Luis Alberto Moreno pour les affaires publiques et le développement social par le sport.
Autre gagnante du nouveau casting : Nicole Hoevertsz (ci-dessus). L’ancienne nageuse synchronisée ne semble pas handicapée par la modestie de son comité national olympique, ancré à Aruba. Elue dans un fauteuil l’an passé à la commission exécutive du CIO, elle gagne aujourd’hui un nouveau galon : elle présidera la commission de coordination des Jeux de Los Angeles 2028. Le poste avait été initialement confié à Patrick Baumann, mais le Suisse est décédé en octobre dernier d’un arrêt cardiaque, pendant les Jeux de la Jeunesse à Buenos Aires. Au passage, Nicole Hoevertsz monte également d’un cran à la commission de coordination des Jeux de Paris 2024, où elle secondera désormais le Belge Pierre-Olivier Beckers comme vice-présidente.