A cinq ans des Jeux de Paris 2024, les regards du mouvement sportif international sont encore tous tournés vers Tokyo et les JO de 2020. Normal. Mais en France, la fièvre olympique commence à gagner peu à peu le grand public.
Rien de très spectaculaire. Mais un sondage réalisé pour Sporsora par le cabinet d’étude et de conseil Occurrence, dont les résultats sont révélés par Le Parisien, traduit un sentiment de « fierté » à l’égard de l’événement. L’enquête d’opinion a été effectuée en ligne, entre le 2 et le 5 juillet 2019, auprès d’un échantillon de 1.500 personnes âgées de 18 ans et plus.
A en croire ce sondage, les Jeux de Paris 2024 sont déjà dans l’esprit de 93% des Français. Douteux, à cinq ans de l’échéance. Mais la formulation « dans l’esprit » se veut assez vague pour autoriser toutes les interprétations.
Plus significatif : 72% des internautes interrogés confient être fiers d’accueillir l’événement. Ils sont 82 % à estimer que les Jeux contribueront au rayonnement de la France à l’international. Pour 79% des sondés, Paris 2024 peut permettre aux Français de découvrir de nouveaux sports. Le breakdance, en tête de liste.
Pas moins de 77% des personnes interrogées estiment que l’événement peut contribuer au développement de la pratique du sport en France. Le COJO Paris 2024 en a fait l’un de ses enjeux prioritaires, dès l’attribution par le CIO des Jeux à la capitale française. L’enquête d’option réalisée par Occurrence lui donne raison.
Le résultat du sondage commandé par Sporsora démontre une certaine stabilité dans la perception de l’événement olympique et paralympique par la population française. En 2015, deux ans avant le double vote du CIO pour les Jeux de 2024 et 2028, 73% des Français se déclaraient en faveur de l’organisation des Jeux de 2024 dans la capitale.
A la question du sponsoring, placée au centre des préoccupations de l’enquête, 78 % des personnes sondées voient l’intérêt pour une marque de s’associer à Paris 2024. Une telle démarche pourrait permettre, selon les sondés, de faire découvrir les produits ou services d’une marque en France et à l’international (94 %), augmenter le capital sympathie de la marque (90 %), ou encore renforcer la fierté d’appartenance de ses collaborateurs (78 %).
Le message est clair : les Français attendent des fleurons de l’économie française qu’ils s’engagent dans l’aventure de Paris 2024. Mais à ce jour, l’effet olympique tient tout au plus du frémissement.
Un seul nom figure sur la liste des partenaires dits « premium » du COJO : le groupe bancaire BPCE (Banque Populaire et Caisse d’Epargne). Sa présence a été assurée dès l’an passé, avant même le départ officiel de la course. BPCE souhaitait précéder le mouvement et devancer la concurrence dans son secteur d’activité (BNP Paribas comptait parmi les 15 partenaires de la candidature). Dans le même temps, Paris 2024 voulait signifier aux postulants que l’attentisme ne serait sans doute pas la meilleure stratégie. Le CIO a donné son feu vert pour cette signature anticipée. L’affaire a été bouclée dès la mi-septembre 2018.
Depuis, plus rien. Refroidi par l’hostilité très politique d’Anne Hidalgo, Total a rangé son chéquier. La FDJ, annoncée très tôt comme un partant quasi certain, n’est toujours pas sortie du bois.
Etienne Thobois, le directeur général du COJO, l’a expliqué à FrancsJeux en mai dernier à l’occasion de SportAccord à Gold Coast : Paris 2024 a pour ambition d’attirer 6 à 8 partenaires premium, le niveau le plus élevé du programme national de marketing. Le comité d’organisation espère avoir signé tous les contrats au moment des Jeux de Tokyo 2020.
Démarche inattendue : le COJO a publié au cours de l’été une annonce pour susciter l’intérêt des marques. Elle figure sur son site Internet officiel. Explication, apportée par l’équipe de communication de Paris 2024 à FrancsJeux : « Par cet avis d’appel à partenariats, Paris 2024 répond à une obligation légale. Le comité d’organisation, en vertu de ses statuts, est en effet une organisation soumise aux règles de la commande publique. Dans le cadre de la recherche de partenariats, elle est donc tenue, avant d’entrer dans des négociations de gré à gré avec les candidats retenus, d’assurer une consultation du marché au moyen d’une publicité adaptée, pour s’assurer que les acteurs intéressés ont la possibilité de se manifester. »
Logique. Mais pourquoi aussi tard, alors que la course aux sponsors a officiellement débuté le 1er janvier 2019 ? Réponse du COJO : « Un point devait être clarifié concernant les contrats de sponsoring, ce qui a été fait début juillet par les autorités administratives. » Ah, l’administration…
En attendant, les marques restent à couvert. Pourtant, les Français les attendent.