Les problèmes s’accumulent à Sotchi, où la Russie prépare sans renier sur les moyens les Jeux olympiques d’hiver de 2014. A moins de cinq mois de l’événement (7 au 24 février), la station posée le long de la Mer Noire est menacée pour sa sécurité et, depuis mercredi, pour l’état de son sol , de ses routes et des colossaux chantiers olympiques.
La sécurité, d’abord. En fin de semaine dernière, plusieurs experts internationaux de la lutte antiterrorisme ont pointé du doigt le danger représenté par les rebelles du Caucase partis combattre en Syrie. Selon Grigori Chvedov, le rédacteur en chef d’un site spécialisé, « les combattants originaires de Russie acquièrent actuellement en Syrie l’expérience de la guerre en milieu urbain. Les rebelles d’ici n’ont pas cette expérience. S’ils reviennent de Syrie et s’organisent, ce sera extrêmement dangereux.» Le journaliste précise: « Sotchi est assez vulnérable à ce genre d’opération, à une attaque venant de groupes entraînés en Syrie aux combats en milieu urbain, en dépit de toutes les mesures annoncées concernant la sécurité des Jeux olympiques. »
Autre préoccupation, plus tangible, et surtout plus immédiate: la future cité olympique est actuellement noyée sous des masses d’eau, provoquant inondations et glissements de terrain. Une situation tellement sérieuse que l’état d’urgence a été décrété à Sotchi.
Selon un photographe de l’agence Reuters, présent dans la station balnéaire, l’eau est montée jusqu’aux genoux dans certains quartiers de la ville olympique, provoquant d’énormes embouteillages. Une autoroute menant à plusieurs futurs sites olympiques a, quant à elle, disparu sous 2,5 mètres d’eau que les services de secours tentent actuellement de drainer. Les habitants de Kepcha, un village proche de cet axe routier et menacé d’être enseveli par un éboulement, ont été évacués. Les pluies devraient s’abattre toute la semaine, d’après les prévisions de la météorologie nationale. Il est même prévu d’utiliser des drones pour surveiller la situation.
A moins de 140 jours des Jeux d’hiver, les clignotants sont au rouge. Vladimir Poutine, le président russe, continue à marteler que les JO de 2014 seront ceux de tous les superlatifs. Et plus personne, en Russie, ne daigne encore tenir les comptes d’un événement dont la facture devrait atteindre, voire dépasser, les 50 milliards de dollars.
Mais Alexandre Joukov, le président du Comité olympique russe, a assuré à la télévision publique que Sotchi serait prête. Pour le moment, la majeure partie de la ville et du village olympique ressemblent à un immense chantier de construction très boueux. Malheureux hasard, les inspecteurs de la commission de coordination des Jeux de 2014 du CIO se trouvent actuellement à Sotchi. Une dixième et dernière visite effectuée les pieds dans l’eau.