Un Anglais succède à un Irlandais. Brian Cookson, 62 ans, a été élu vendredi à Florence à la présidence de l’Union cycliste internationale (UCI) pour les quatre prochaines années. Cet architecte-paysagiste à la retraite, patron de la Fédération anglaise, a été préféré au sortant, l’Irlandais Pat McQuaid, plus âgé de deux ans. Un vote presque sans surprise. Mais au résultat finalement assez serré: 24 voix pour Cookson, 18 pour McQuaid.
A l’exception du score, limpide, rien n’a été très clair pendant cette longue demi-journée de scrutin, organisé dans le cadre prestigieux du Palazzo Vecchio, l’ancien palais des Médicis, à Florence. Avant de choisir entre les deux postulants, le Congrès de l’UCI devait se décider sur une possible modification des statuts, avec effet immédiat, qui aurait permis à un candidat de se présenter sans avoir l’aval de deux fédérations nationales. Un premier vote censé donner un coup de pouce à Pat McQuaid, lâché par les fédérations d’Irlande, son pays natal, et de Suisse, son pays de résidence.
Au terme d’un processus complexe, et franchement confus, le Congrès a choisi de ne pas choisir, le premier vote donnant un résultat nul, 21 voix pour, 21 contre. Restait donc à faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre, vers Brian Cookson, soutenu par l’Europe, l’Océanie et une partie du continent américain, ou vers Pat McQuaid, appuyé par l’Asie et par l’Amérique du Sud.
Le premier a gagné. Le second rend donc son tablier, après un « règne » de huit ans. Tout autre résultat aurait constitué une surprise. En maintenant Pat McQuaid, l’UCI aurait en effet envoyé un curieux message, l’Irlandais ayant été suspecté d’avoir participé à maintenir un épais écran de fumée autour des pratiques de Lance Armstrong.
L’arrivée de Brian Cookson changera-t-elle la donne? Pas sûr. L’Anglais a construit sa campagne sur l’urgence de restaurer la crédibilité du cyclisme. Il s’est présenté en alternative à un pouvoir bien trop marqué par les affaires et la suspicion. Un rôle facile à tenir. A lui, maintenant, de prouver sa capacité à redonner à la discipline, et plus encore à l’UCI, une image plus digne. Il lui faudra aussi démontrer son indépendance et sa liberté de manoeuvre à ceux, nombreux, qui devinent derrière sa longue silhouette la présence du puissant Russe Igor Makarov, l’un de ses premiers soutiens, adversaire acharné de Pat McQuaid.