L’histoire se répète. Comme 100 ans plus tôt, l’équipe de France olympique et paralympique sera habillée d’une marque française aux Jeux de Paris 2024. Elle portera les tenues et le logo du Coq Sportif.
Le COJO Paris 2024 avait lancé à l’automne dernier son appel d’offres pour dénicher le ou les équipementier(s) de l’équipe de France olympique et paralympique. Le processus a été long. Le Coq Sportif, qui habillait les Bleus aux Jeux de Paris en 1924, a été longtemps en concurrence avec Lacoste.
Puis le COJO a tranché. Tony Estanguet, son président, l’a annoncé aux présidents des fédérations sportives françaises jeudi 5 mars, à l’occasion d’un dîner. Puis le comité d’organisation a officialisé son choix par le biais d’un communiqué de presse.
Le contrat signé avec la marque basée à Romilly-sur-Seine, dans l’Aube, mais désormais propriété du fonds suisse Airesis, porte sur une durée de 4 ans (1er janvier 2021 au 31 décembre 2024). Mais, précision, il concerne seulement deux des trois lots sur le marché.
Le premier, le plus convoité, le lot « performance », est dédié aux tenues de compétition des athlètes français aux Jeux de Paris 2024. Au total, environ 80.000 pièces. Le second, le lot dit « représentation », se révèle encore plus massif. Il concerne tout à la fois les tenues de représentation de la délégation française (145.000 pièces), portées au village ou sur les podiums, plus celles des salariés du COJO et des officiels aux Jeux de Paris 2024 (275.000 pièces).
Reste le troisième. Il est destiné aux tenues des bénévoles et relayeurs de la flamme olympique. Pour ce dernier lot, il faudra encore patienter, le COJO n’ayant pas annoncé son choix.
Détail tout sauf anecdotique : l’appel d’offres lancé l’an passé par le COJO ne concernait par les tenues que porteront les athlètes français et leur encadrement à la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024. Ce quatrième lot fera l’objet d’une nouvelle consultation. Elle devrait concerner des marques moins directement associées au marché du sport, voire très éloignées de son univers.
L’attribution des deux premiers lots fera du Coq Sportif l’un des partenaires officiels de Paris 2024. La marque s’installera au 2ème rang du programme de marketing national. Elle devient aussi partenaire premium de l’équipe de France olympique et paralympique dès le 1er janvier 2021. Le Coq Sportif habillera donc les Bleus aux Jeux d’hiver de Pékin en 2022 et, plus tard la même année, aux Jeux de la Jeunesse d’été à Dakar, au Sénégal.
L’affaire est pliée, donc. Mais ses termes laissent un léger goût d’inachevé. Le prix de réserve fixé par le COJO dans l’appel d’offres n’aurait pas été atteint, suggère l’Equipe. Résultat : le contrat prévoit une forme d’exception, en autorisant les fédérations sportives à garder au besoin leur propre équipementier, voire à en choisir un autre, mais uniquement pour le lot « performance » (n°1). La Fédération française d’athlétisme, par exemple, est associée depuis longtemps à la marque japonaise Asics et entend bien le rester jusqu’aux Jeux de Paris 2024.
Dans une telle hypothèse, les fédérations « dissidentes » devront s’acquitter du versement d’une somme dite compensatoire dans une caisse de solidarité. Elle sera gérée par le comité olympique français (CNOSF). Et devrait servir aux fédérations les moins fortunées pour étoffer leurs paquetages en achetant à des tarifs négociés des équipements supplémentaires. Une forme inédite d’économie solidaire.