A 3 mois de l’ouverture des Jeux de Sotchi (123 jours, pour être précis), rien ne se passe comme les Russes le voudraient. Alors que le relais de la flamme olympique a débuté ce lundi à Moscou, un épisode qui aurait dû occulter tout le reste, une odeur de scandale empoissonne le quotidien des autorités de Moscou. Et elle se pourrait se faire tenace.
Des experts en sécurité ont en effet révélé que la Russie a mis en place à Sotchi un système sophistiqué permettant aux services secrets de surveiller étroitement les communications téléphoniques et sur Internet. Selon ce groupe d’experts, l’agence russe de sécurité, la FSB, a mis au point un système de surveillance qui devrait lui permettre de contrôler les conversations et les messages, écrits et parlés, des visiteurs étrangers à Sotchi pendant les Jeux.
«Il est possible que des éléments de ce système existent dans d’autres pays, mais à Sotchi le contrôle est total: le système permet de contrôler tous les appels, les liaisons internet, y compris la wifi», a déclaré à l’AFP l’expert en sécurité et journaliste indépendant Andreï Soldatov.
Il sera ainsi possible à la FSB de lister des mots-clés et d’en détecter la présence dans les conversations émises depuis des téléphones portables, mais également dans les e-mails et sur les réseaux sociaux. Selon un expert cité par le quotidien britannique The Guardian, la sophistication du système russe n’a aucun égal dans le monde. Il se situerait même à « des années lumières » de ce que les Chinois ont pu faire à l’époque des Jeux de Pékin.
A l’occasion du coup d’envoi du relais de la flamme, Amnesty International a annoncé lundi le lancement d’une campagne mondiale pour dénoncer les violations des droits de l’homme en Russie. «Nos représentants d’Ottawa à Porto Rico en passant par Varsovie, Bruxelles et Moscou préparent des actions de protestations, en particulier devant les ambassades de Russie», a indiqué l’ONG.
La FSB s’est pour l’instant refusée à tout commentaire. Mais pour Andreï Soldatov, son intention est claire: « Faire en sorte que rien ne lui échappe de tout ce qui pourra être dit et écrit depuis Sotchi pendant les Jeux olympiques d’hiver. » Un contrôle total. A donner froid dans le dos.