Le message est clair. Il ne laisse place ni au doute ni à l’interprétation. Les Jeux de Tokyo 2020 devront se dérouler aux nouvelles dates, du 23 juillet au 8 août 2021, annoncées le mois dernier par le CIO. Dans le cas contraire, ils n’auront pas lieu du tout. Fin de l’histoire.
Thomas Bach l’avait laissé entendre dans un entretien au quotidien allemand Die Welt, publié dimanche 12 avril. Masa Takaya, le porte-parole du comité d’organisation, l’a confirmé mardi 14 avril à l’occasion d’une conférence de presse par vidéo. Un report est réaliste. Mais il ne serait pas possible d’en envisager un deuxième.
« Nous travaillons aujourd’hui avec ce nouvel objectif des Jeux à l’été 2021, a patiemment expliqué Masa Takaya, s’exprimant en anglais. Mais nous n’avons pas de plan B. Tout ce que je peux vous dire, aujourd’hui, est que les nouvelles dates pour les Jeux olympiques et paralympiques viennent d’être fixées. Le comité d’organisation de Tokyo 2020 et toutes les parties concernées font maintenant de leur mieux pour organiser les Jeux l’année prochaine. »
Pas de plan B, donc. Un seul scénario, les Jeux olympiques du 23 juillet au 8 août 2021, puis les Jeux paralympiques du 24 août au 5 septembre. Le reste ne figure pas sur les plans des Japonais.
Deux semaines en arrière, la mise au point des organisateurs japonais aurait sonné comme une évidence. Le report d’une année semblait assez lointain pour ne pas même penser à envisager le pire. Mais l’actualité de la pandémie de coronavirus avance actuellement à un tel rythme qu’il devient hasardeux d’évoquer la moindre date quant à un retour à la vie normale sur l’ensemble de la planète.
Les Japonais le savent. Toshiro Muto, le directeur général du comité d’organisation des Jeux de Tokyo, l’a suggéré en fin de semaine passée lors d’une conférence de presse : il est actuellement impossible de garantir que la situation sanitaire ne présentera pas le moindre risque l’an prochain à la période prévue des Jeux olympiques et paralympiques.
Au Japon, les mesures prises par les autorités pour tenter de contenir la pandémie ont été renforcées la semaine passée. Shinzo Abe, le Premier ministre, a instauré l’état d’urgence à Tokyo et dans six autres préfectures, dont Osaka, Chiba et Fukuoka. Mais le nombre de cas de personnes atteintes du COVID-19 a doublé dans la capitale depuis la mise en place de l’état d’urgence.
Lundi 13 avril, la préfecture d’Hokkaido a annoncé à son tour un état d’urgence. Il a débuté le lendemain et devrait durer au moins jusqu’au 6 mai. Il concerne notamment la ville de Sapporo, où sont toujours prévues les épreuves olympiques de marche et de marathon. La préfecture d’Hokkaido avait déjà appliqué des mesures équivalentes en février dernier, avant de les assouplir.
Une nouvelle conférence de presse par vidéo est prévue jeudi 16 avril par les organisateurs des Jeux de Tokyo 2020. Elle est destinée aux médias japonais. Le CIO devrait y prendre part depuis Lausanne. La question d’un possible, ou impossible, second report sera certainement encore posée.
A 464 jours de l’ouverture, les organisateurs des Jeux de Tokyo vont peut-être désormais s’interdire de parler seulement au futur, pour utiliser plutôt le conditionnel. Les Jeux en juillet et août 2021. Peut-être.