Comment se présentent les épreuves de patinage aux Jeux de Sotchi ? Quel sera l’avenir de la Fédération internationale de patinage artistique (ISU) ? Son président depuis 20 ans, et membre du CIO, l’Italien Ottavio Cinqanta, a répondu à ces questions, et quelques autres, au cours d’un entretien à l’AFP.
En tant que membre du CIO, vous avez visité les installations à Sotchi. Que pouvez-vous nous en dire ?
Ottavio Cinqanta : Jean-Claude Killy (président de la Commission de coordination des Jeux de Sotchi, NDLR) a fait un bon travail. Il a été constructif et je suis fier de faire partie de sa commission. Les patinoires sont bien. Je suis allé aussi à la montagne. Je dois admettre qu’ils ont entrepris de gros travaux et qu’il reste encore beaucoup de travail. Rien n’était fait au départ en accord avec les nécessités olympiques. Mais je suis convaincu que les Russes feront tout ce qu’il faut pour être prêt au moment voulu.
A quoi ressembleront ces Jeux selon vous ?
Vous imaginez que Sotchi est plus ou moins à la même latitude que la belle Côte d’Azur. Sotchi est la deuxième plus grande municipalité au monde derrière Los Angeles. Vous imaginez ? C’est très intéressant.
Vous êtes en poste depuis 1994. Que s’est-il passé durant ces 20 années pour le patinage artistique ?
Nous avons amélioré de nombreuses choses. Nous avons augmenté le nombre des événements internationaux, le nombre de patineurs. Nous avons introduit un nouveau système de jugement pour la patinage artistique, nous avons amélioré la situation financière, ce qui n’est pas mal vu la crise internationale actuelle. Et nous avons plus de médailles aux Jeux.
Justement, il y aura une nouvelle épreuve de patinage artistique aux Jeux de Sotchi, l’épreuve par équipes. Elle débutera la veille de la cérémonie d’ouverture. Pourquoi ?
C’est une demande des Russes que nous avons accepté. Si cela peut aider la promotion des Jeux, pourquoi pas. Il y aura 10 équipes en lice. Dans l’épreuve par équipes, même si vous avez du talent, ce n’est pas suffisant pour gagner. Il faut avoir au moins deux talents, s’imposer dans au moins deux catégories et être bien dans les autres. C’est l’équipe qui compte dans ce type d’épreuve et la France n’est pas mal placée. Avec Amodio, Joubert et la danse. La Russie est plus complète que la Chine, selon moi. Et les Etats-Unis, le Canada et le Japon sont plus complets que la France et l’Italie. Mais ça ne veut pas dire qu’ils gagneront. Si tout se passe bien aux Jeux, cette épreuve pourra devenir un championnat du monde.
Que se passera-t-il pour vous après les Jeux de Sotchi ?
Je resterai président jusqu’en 2016, année où aura lieu une nouvelle élection. Puis une autre élection se tiendra en 2018 pour repartir sur un cycle Olympique. Moi, je ne serai plus candidat. J’ai compris que je devais désormais laisser la place aux autres, mais je resterai disponible pour aider.