La guerre a détruit ses terrains et longtemps suspendu ses compétitions nationales. Mais l’Irak regarde maintenant vers l’avenir. Et, surprise, le pays se rêve un avenir de nouvelle terre de sport. Jasim Mohammed Jaafar, le ministre irakien de la Jeunesse et des Sports, l’a expliqué lors d’une visite récente à Paris: les autorités de Bagdad ont fait du sport une priorité. Et elles entendent bien ne pas rechigner à la dépense.
Jasim Mohammed Jaafar a dévoilé ses chiffres. Ils parlent d’eux-mêmes. En 2006, le budget des Sports en Irak atteignait 12 millions de dollars. Il dépasse aujourd’hui les 75 millions de dollars. « Nous avons listé plus de 1000 projets de stades et d’équipements sportifs, explique le ministre. Nous allons dépenser environ 20 milliards de dollars, dans les années à venir, pour la réalisation de ces infrastructures. »
Dans le détail, l’Irak devrait se doter dans un avenir proche de 18 complexes sportifs, dont 4 dans la seule capitale, Bagdad. Chacun d’entre eux comptera un stade d’au moins 30.000 places, 2 terrains d’entraînement, des salles et un hôtel. « Tous ces projets sont déjà signés, ils se feront », avance Jasim Mohammed Jaafar.
Autre ambition irakienne: recevoir des événements sportifs internationaux. Le pays en a fait une idée fixe. « Mais nous ne pourrons pas y parvenir sans la levée de l’embargo dont nous sommes l’objet de la part du mouvement sportif international, explique le ministre. Le peuple irakien aime le sport. Il rêve d’assister, sur ses terres, à des grandes compétitions. Mais cette suspension le prive de ce droit. Nous sommes aujourd’hui contraints d’aller disputer nos épreuves à l’étranger. Nous en souffrons énormément. »
A Paris, la semaine passée, Jasim Mohammed Jaafar a demandé publiquement au gouvernement français, représenté par Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, de l’aider à obtenir la levée de la suspension du sport en Irak. « Vous devez nous aider, notamment auprès de la FIFA », a plaidé le ministre.
Ces dix dernières années, l’Irak n’a pu accueillir que six rencontres de football à domicile, dont seulement deux en 2013, deux matchs amicaux contre la Syrie et le Liberia. En octobre dernier, le projet d’organiser plusieurs rencontres contre des équipes libanaise et égyptienne à Bassora, la deuxième ville d’Irak, pour l’inauguration d’un complexe sportif, a valu à la Fédération irakienne de football un courrier officiel de la FIFA lui rappelant les règles de l’embargo. Malgré cela, le football irakien progresse à grands pas. Son équipe nationale a atteint le dernier carré du Mondial des moins de 20 ans en 2013, battue aux tirs au but par l’Uruguay.