Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rendu sa décision… mais sans vraiment trancher. Saisie par l’Association internationale de surf (ISA) et par la Fédération internationale de canoë-kayak (ICF) pour décider de la paternité du stand up paddle, la juridiction basée à Lausanne a renvoyé les deux parties dos à dos. Le différent entre les deux instances durait depuis plusieurs années. Il est réglé, au moins en apparence, mais le conflit n’en est peut-être pas à son épilogue. Certes, le TAS a estimé que l’ISA pourrait bien se revendiquer comme l’organisation internationale en charge de la gouvernance et de la maîtrise de la discipline, notamment au niveau olympique. Mais, dans le même temps, ses juges ont reconnu à l’ICF le droit de continuer à organiser « tous les types d’activités autour du SUP en dehors du mouvement olympique ». En clair, elle a donné raison aux deux rivaux. Sur le papier, l’ISA semble avoir obtenu gain de cause, mais sa « victoire » est atténuée par le fait que le stand up paddle n’est pas encore discipline olympique, et pourrait ne jamais le devenir. De son côté, l’ICF peut continuer à organiser des compétitions internationales, y compris des championnats du monde de la discipline, comme elle prévoit de le faire l’an prochain en Hongrie, sur le lac Balaton. Preuve de cette situation assez unique dans le mouvement sportif, les deux instances se sont félicitées de la décision du TAS. Jose Perurena, le président de l’ISF, a salué un verdict qui offre « l’opportunité aux deux fédérations de travailler ensemble pour la promotion du SUP ». Fernando Aguerre, son homologue de l’ISA, a évoqué un « moment historique » et suggéré que l’avenir de la discipline s’annonçait plein de promesses, avec la perspective d’intégrer un jour le programme olympique.
— Publié le 7 août 2020