L’UCI ne baisse pas les bras. Sonnée par le retrait d’Aigle-Martigny pour l’organisation des Mondiaux de cyclisme sur route 2020 (20 au 27 septembre), l’instance internationale présidée par le Français David Lappartient n’a pas tiré un trait définitif sur l’événement. Dans la foulée du renoncement suisse, elle a annoncé chercher une solution de repli. Elle doit la dévoiler officiellement mercredi 2 septembre.
Deux pays sont en concurrence pour reprendre les Mondiaux sur route 2020 : la France et l’Italie. Le premier a présenté un seul dossier, porté par le département de la Haute-Saône, en Bourgogne-Franche-Comté. En cas de succès, l’épreuve se terminerait par la montée vers la Planche des belles filles, où doit se boucler samedi 19 septembre l’avant-dernière étape du Tour de France. Côté italien, l’UCI ne manque pas de choix, avec quatre projets en lice, situés respectivement dans les Abruzzes (Alba Adriatica), en Toscane (Peccioli-Pontedera), à Varèse et sur le circuit d’Imola.
Michel Callot, le président de la Fédération française de cyclisme (FFC), a expliqué à FrancsJeux les enjeux et les atouts de la candidature de la Haute-Saône.
FrancsJeux : Pourquoi avez-vous décidé de présenter à l’UCI une candidature aux Mondiaux sur route 2020 ?
Michel Callot : La première raison est très universelle. Comme d’autres pays, nous nous sommes dits qu’il était très important de trouver une solution de repli après le retrait d’Aigle-Martigny. Important pour le cyclisme, pour l’UCI, pour les coureurs. Nous nous sommes mobilisés pour nous mettre au service du cyclisme. La seconde raison est plus individualiste. En France, nous possédons plusieurs coureurs qui pouvaient sans doute s’illustrer sur le circuit très exigeant de Martigny. Ils étaient très motivés. Ils voulaient vraiment réussir et avaient les armes pour y parvenir. Nous avons donc cherché une option qui permette d’organiser la course dans des conditions qui leur soient aussi favorables.
Comment avez-vous réussi à monter aussi rapidement un dossier de candidature ?
Nous avons très rapidement étudié le spectre des possibilités. Puis nous avons sondé les collectivités, pour déterminer où nous aurions le plus de répondant. Très vite, il s’est révélé que le département de la Haute-Saône, en Bourgogne-Franche-Comté, était le plus motivé pour se lancer dans l’aventure.
En cas de succès, les Mondiaux 2020 se dérouleront-ils aux dates initiales ?
Oui. La course sur route élite hommes se tiendra le 27 septembre, soit le dimanche suivant l’arrivée finale du Tour de France. Les autres épreuves auront eu lieu au cours de la semaine. Mais les Mondiaux sur route sont très simplifiés cette année. Ils concernent seulement les épreuves élite hommes et femmes, en contre-la-montre et sur route, soit quatre courses au programme. L’immense majorité des coureurs engagés se trouve déjà sur le continent européen.
Comment avez-vous réglé la question du budget ?
Nous estimons le coût de l’événement entre 1,8 et 2,2 millions d’euros. En temps normal, dans leur version habituelle, les Mondiaux coûtent plutôt une quinzaine de millions d’euros. Au-delà de l’aspect sportif, il s’agit aussi d’une belle opportunité économique. Il nous reste quelques points à finaliser sur le plan financier, mais le budget sera sécurisé par les collectivités territoriales. Nous en avons discuté avec le ministère des Sports. En plus, l’UCI laisse aux organisateurs la possibilité d’amener des partenaires privés. Nous espérons en attirer assez pour améliorer le modèle d’organisation présenté dans le cahier des charges.
Comment se répartiront les rôles pour l’organisation de l’événement ?
Elle sera tripartite. L’UCI apportera ses ressources, en restant maîtresse d’œuvre. Les collectivités territoriales feront leur part. Et nous, à la Fédération française de cyclisme, fourniront notre expertise dans l’organisation de l’événement. Nous sommes très bien outillés, avec notre département événements, qui produit tous les ans nos différents championnats nationaux.
A combien estimez-vous vos chances de succès ?
Nous avons une chance sur deux. Selon nos informations, l’UCI choisira d’abord l’un des projets italiens, avant de le confronter avec notre dossier.
Quel serait le protocole sanitaire mis en place autour des Mondiaux ?
Il sera comparable à celui du Tour de France, ou des championnats de France sur route organisés une semaine plus tôt. Roxana Maracineanu, la ministre des Sports, est venue à ces championnats. Elle a pu se rendre compte du sérieux de nos mesures et de leur application. Le public sera masqué. Et nous nous adapterons à la jauge de spectateurs autorisée au moment des courses.