Il était temps. La FIFA n’en est pas encore à imposer la parité des traitements entre les hommes et les femmes dans le football professionnel – elle n’en a ni le pouvoir ni l’envie -, mais elle se penche sur la situation des joueuses et mères de famille.
Pour preuve la décision de l’instance présidée par Gianni Infantino de mettre en place une série de mesures censées protéger leurs droits en cas de maternité. Elles sont proposées par la commission dite des « acteurs du football ». Elle seront soumises à l’approbation du Conseil de la FIFA dès le mois prochain.
Concrètement, la réforme préparée depuis plusieurs mois avec en collaboration avec la FIFPro s’annonce assez spectaculaire. Elle tient en trois mesures, toutes appelées à devenir obligatoires pour les clubs engagés dans les compétitions internationales estampillées FIFA.
Primo, un congé maternité obligatoire minimal de 14 semaines, rémunéré au minimum aux deux tiers du salaire de la joueuse défini contractuellement. Pas mal. Précision : les clubs pourront, pendant cette période de 14 semaines, recruter un « joker médical ».
Deuxio, une réintégration obligatoire au sein des clubs à l’issue du congé maternité, accompagnée de la mise en place d’un « suivi médical et physique adapté ». L’expression peut sembler obscure, mais la FIFA la veut concrète. Selon Emilio Garcia, son directeur juridique, la nouvelle mère de famille pourra « allaiter son bébé ou tirer son lait » dans des « locaux adaptés » mis à sa disposition par le club. Inédit dans le monde du sport professionnel.
Enfin, les joueuses qui feront le choix de donner naissance à leur enfant pendant leur carrière sportive bénéficieront d’une protection contre tout désavantage lié à la grossesse. En cas de licenciement, le club sera sanctionné tout à la fois financièrement et sportivement. Il écopera d’une amende. Il sera également interdit pendant un an de négocier le moindre transfert.
« L’idée est de protéger les joueuses avant, pendant et après l’accouchement », explique Emilio Garcia.
En cas de validation le mois prochain par le Conseil de la FIFA, les nouvelles règles entreront en vigueur dès le 1er janvier 2021.
Autres bénéficiaires du nouveau code du travail sur lequel la FIFA a planché cette année : les entraîneurs. A en croire Gianni Infantino, ils sont souvent les grands oubliés du football professionnel.
« Les entraîneurs jouent un rôle fondamental dans le football mais, historiquement, ils ont toujours été laissés de côté dans les règlements, a suggéré le président de l’instance internationale. Il était temps de combler cette lacune et de les reconnaître à leur juste valeur. »
Les nouvelles règles proposées par la commission des acteurs du football visent à « protéger la stabilité contractuelle, à obtenir une plus grande transparence et à s’assurer que les entraîneurs sont payés à temps. » Vaste programme. Commentaire d’Emilio Garcia : « La FIFA ne s’est jamais occupée d’eux depuis 120 ans. » Un bail.