L’affaire est pliée. Ou presque. Trois ans et une grosse poignée de semaines après avoir décroché l’accueil des Jeux, le COJO Paris 2024 a accouché d’une nouvelle carte des sites. Elle a été validée mercredi 25 novembre par le bureau exécutif du comité d’organisation. Elle doit être définitivement adoptée par le conseil d’administration à l’occasion de sa prochaine réunion, prévue le 17 décembre.
Entre les deux copies, l’originale et sa version modifiée, les changements ne sont pas minces. Quatre sites ont disparu à jamais du paysage. Deux auraient été seulement temporaires : l’Arena du Bourget, où devaient se dérouler les épreuves de volley-ball, et le Stade aquatique olympique, prévu en Seine-Saint-Denis et destiné à la natation course et aux finales de water-polo. Les deux autres : le stade Jean-Bouin, initialement choisi pour le rugby à 7, et une enceinte de football en province, encore à déterminer.
Quatre sites en moins, donc, sacrifiés sur l’autel de la rigueur économique et la sobriété budgétaire. Mais Tony Estanguet, le président du COJO, a insisté au sortir de la réunion du bureau exécutif : « Le projet s’affûte. Nous capitalisons sur nos points forts. Nous les renforçons. Surtout, nous conservons intacts les grands principes de notre projet : préserver l’ADN du concept, construit autour de la célébration et des lieux iconiques ; garantir la faisabilité technique ; optimiser les coûts. »
Le résultat se révèle plus en phase avec le monde d’après. En revoyant sa copie, le COJO Paris 2024 serait parvenu à gratter environ 130 millions d’euros sur son budget initial. Pas mal. Mais les ambitions affichées plus tôt dans l’année par Tony Estanguet s’avèrent plus élevées : 3 à 400 millions d’euros d’économies.
Où trouver la part manquante ? « Dans une meilleure optimisation des opérations et des services », explique-t-il. Il faudra patienter jusqu’au 17 décembre et la réunion du conseil d’administration pour en connaître les détails et les chiffres.
Moins cher, donc, le nouveau dispositif olympique. Mais Tony Estanguet le répète sans lassitude : le concept n’a pas été sacrifié. Il serait même renforcé.
La nouvelle carte se révèle aussi compacte que la précédente, avec 80 % des sites à moins de 30 minutes du village des athlètes, 24 sports dans un rayon de 10 km autour du village et 29 dans un rayon de 30 km.
Le projet se veut toujours aussi spectaculaire. Certes, le COJO a rayé du tableau le stade Jean-Bouin, remonté la natation à l’Arena de la Défense à Nanterre, envoyé le handball au stade Pierre-Mauroy de Lille (où la discipline pourra battre le record d’affluence pour un sport collectif hors football), fait cohabiter le tennis de table, le volley-ball, les phases éliminatoires de basket-ball et peut-être l’haltérophilie (aujourd’hui au Zenith de Paris) au Parc des Expositions de la porte de Versailles, et enfin demandé à la gymnastique et au basket-ball (phases finales) de se partager l’Arena de Bercy.
Mais il n’a pas touché aux lieux dits iconiques de Paris et ses environs : la Concorde, les Invalides, le Grand Palais, le Champ de Mars, la Tour Eiffel, les Champs-Elysées, le Château de Versailles… Commentaire de Tony Estanguet : « Avec cette nouvelle disposition, Paris 2024 peut encore plus susciter du dynamisme, de l’enthousiasme et de la fierté. »
Autre point fort relevé par le président du COJO : un meilleur « alignement » des Jeux olympiques et paralympiques. Trois nouveaux sports, le tennis de table, le judo et le taekwondo, utiliseront le même site pour les deux événements. Une épreuve de masse, la course cycliste sur route, sera proposée au grand public, sur le même parcours et le même jour que l’épreuve paralympique. Elle se déroulera en Seine-Saint-Denis, tout comme le marathon paralympique.
La suite ? Elle s’annonce très formelle, mais sans grande surprise. Le COJO accueillera en mode virtuel la commission de coordination du CIO, les 1er et 2 décembre, pour lui présenter sa nouvelle copie. Moins chère, plus sobre : elle plaira à ses membres.
Une semaine plus tard, la commission exécutive du CIO validera le programme des Jeux de Paris 2024, dont les sports additionnels et les éventuelles nouvelles épreuves et/ou disciplines. Le conseil d’administration du COJO fermera le ban, jeudi 17 décembre. Le monde d’après pourra alors débuter.