Les têtes changent au CIO. Depuis l’arrivée de Thomas Bach à la présidence, en septembre dernier, la direction de l’institution basée à Lausanne est l’objet d’un grand renouvellement. Christophe Dubi, l’un des « anciens » de la maison, directeur des sports depuis 2007, deviendra ainsi directeur exécutif des Jeux olympiques à partir du début de l’année prochaine. Il en a expliqué à FrancsJeux les raisons et, au-delà, la nouvelle politique du CIO.
FrancsJeux : Trois nouveaux directeurs vont arriver au CIO au cours des prochaines semaines. Est-ce la preuve d’une volonté de Thomas Bach de rompre avec le passé et de s’entourer d’une nouvelle équipe?
Christophe Dubi : Pas du tout. Ces changements s’inscrivent dans le cours normal des choses. Ils sont le résultat d’une conjonction de facteurs. Certains directeurs du CIO arrivent à l’âge légal de la retraite en Suisse, qui est de 65 ans. C’est le cas, par exemple, de Gilbert Felli. Il faut donc les remplacer. Quant au poste de directeur des finances, il était ouvert depuis un certain temps. Ces arrivées vont apporter au CIO une énergie nouvelle. Le directeur des sports qui va me succéder, Kit McConnell, possède une très grande expérience du terrain, acquise notamment au rugby. Son apport sera très appréciable.
En quoi consiste exactement la fonction de directeur des sports du CIO ?
J’ai toujours pensé qu’il s’agissait du plus beau métier du monde ! Cette fonction se découpe en deux rôles : superviser l’organisation du sport aux Jeux olympiques, et assurer une forme de liaison, plus institutionnelle, avec les commissions du programme, des athlètes, de l’entourage et du sport pour tous. En filigrane, le directeur des sports tisse et entretient un réseau de relations avec la centaine de fédérations internationales concernée de près ou de loin par l’activité du CIO.
L’arrivée de Thomas Bach sera-t-elle suivie par une nouvelle politique du CIO ?
La chose essentielle à court terme, dès l’année 2014, est la volonté de Thomas Bach de consulter tous les acteurs du mouvement et de réfléchir à ce qui doit changer. Beaucoup d’idées ont été émises par les différents candidats à la présidence du CIO, au cours de la campagne. Thomas Bach veut en discuter pour, dans certains cas, les mettre bientôt en place.
Thomas Bach marquera-t-il une rupture avec le passé ?
Il est trop tôt pour le dire. Mais il a une vision différente des Jeux et du mouvement. Nous en aurons des preuves dès l’année prochaine. Il est, par exemple, favorable comme les autres candidats à plus de flexibilité dans le programme. Nous allons y arriver, mais il faudra prendre le temps d’en étudier les moyens et de réfléchir à toutes les hypothèses.
On pourrait donc imaginer, comme Thomas Bach l’a suggéré lors de sa récente visite au Japon, que le baseball et le softball fassent leur retour aux Jeux de 2020 ?
C’est une idée comme une autre, mais ce n’est pas la seule. Aujourd’hui, il est impossible de faire des projections. Mais une chose est sûre : la volonté du CIO est clairement de ne fermer la porte à aucun sport.
Le programme des Jeux de Tokyo en 2020 n’est donc pas arrêté ?
Pour nous, il l’est, mais seulement dans les grandes lignes. Après Rio en 2016, nous reverrons plus en détail le programme et il y aura sans doute des propositions pour modifier certaines épreuves. Après les Jeux de Vancouver, en 2010, pas moins de 12 épreuves ont été rajoutées au programme des JO de Sotchi. Elles constituent un plus. Il en sera peut-être de même pour les Jeux de Tokyo en 2020.