La francophonie sportive ne serait plus ce qu’elle était, dit-on. Elle aurait cédé le terrain à l’influence grandissante du monde anglo-saxon. Peut-être. Mais les francophones sont encore nombreux dans le mouvement olympique. Nombreux, surtout, à peser sur les décisions et sur le cours de l’histoire.
Avec la perspective des Jeux de Paris en 2024, puis des Jeux olympiques de la Jeunesse à Dakar en 2026, la tendance devrait encore se renforcer. Une nouvelle génération de dirigeants et cadres francophones émergera à coup sûr de ces deux événements majeurs de l’univers olympique.
La francophonie sportive respire encore , donc. Mais avec qui ? Qui sont ses acteurs les plus marquants, ses voix les plus écoutées, ses personnalités les plus influentes ? Pour le savoir, FrancsJeux a sondé un panel d’experts. Avec l’ambition affichée d’établir un classement – le premier du genre – des francophones ayant marqué le mouvement olympique en 2020.
Un jury a été constitué. Il est composé de représentants des médias, de consultants internationaux, de représentants des partenaires de FrancsJeux (AFCNO, A2FT, BeSport, Bloch Consulting, IFSO, Spartner). A chacun d’eux a été proposée une liste d’une cinquantaine de nominés. Il leur fallait en extraire vingt noms, puis les classer selon leur influence au cours des douze derniers mois.
Le résultat en dit long sur la présence, et plus encore sur le poids, des francophones au sein du mouvement sportif international. Le trio de tête en est l’illustration : Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques au CIO, acteur majeur du feuilleton du report des Jeux de Tokyo ; Tony Estanguet, le président du COJO Paris 2024, appelé à grimper encore au cours de la prochaine olympiade ; Gianni Infantino, président de la FIFA, la plus puissante fédération sportive internationale au monde, entré au CIO en tout début d’année.
Les femmes ? Elles restent minoritaires. Elles sont cinq, seulement cinq, à pointer au classement, dont seulement deux – Nawal El Moutawakel et Valérie Fourneyron – dans le top 10. Cinq sur vingt. A l’heure où le CIO a instauré la parité aux Jeux de Paris 2024, les institutions sportives accusent encore un train de retard.
Ce classement ne restera pas un coup sans lendemain. Il est amené à devenir un rendez-vous annuel de FrancsJeux, sur un format identique, avec une publication en fin d’année. Christophe Dubi, dont l’interview sera publiée jeudi 17 décembre, en ouvre le palmarès, au terme d’une année où rien ne s’est passé comme prévu dans le mouvement olympique. Beau début.
Le classement
- 1. Christophe Dubi (Suisse), Directeur des Jeux Olympiques au CIO (178 pts)
- 2. Tony Estanguet (France), Président du COJO Paris 2024, membre du CIO (177 pts)
- 3. Gianni Infantino (Suisse), Président de la FIFA (171 pts)
- 4. Nawal El Moutawakel (Maroc), Membre du CIO (161)
- 5. Christophe De Kepper (Belgique), Directeur général du CIO (159)
- 6. David Lappartient (France), Président de l’UCI (147)
- 7. Olivier Niggli (Suisse), Directeur général de l’AMA (135)
- 8. Pierre-Olivier Beckers (Belgique), Président du comité olympique belge, membre du CIO, président de la commission de coordination des Jeux de Paris 2024 (119)
- 9. Valérie Fourneyron (France), Présidente de l’Autorité de contrôle indépendante (117)
- 10. Hamane Niang (Mali), Président de la FIBA (98)
- 11. Fatma Samba Diouf Samoura (Sénégal), Secrétaire générale de la FIFA (97)
- 12. Albert de Monaco (Monaco), Membre du CIO (96)
- 13. René Fasel (Suisse), Président de l’IIHF, membre du CIO (63)
- 14. Jean-Christophe Rolland (France), Président de World Rowing, membre du CIO (60)
- – Ahmad Ahmad (Madagascar), Président de la CAF (jusqu’au 23 novembre 2020) (60)
- 16. Joël Bouzou (France), Président de l’Association mondiale des olympiens (WOA) et de Peace & Sport (57)
- 17. Gian-Franco Kasper (Suisse), Président de la FIS, membre honoraire du CIO (50)
- – Denis Masseglia (France), Président du Comité national olympique et sportif français (50)
- 19. Zeina Mina (Liban), Directrice du Comité international des Jeux de la Francophonie (47)
- – Lydia Nsekera (Burundi), Membre du CIO et du comité exécutif de la FIFA (47)
Le jury
Marc Chevrier (AFCNO), Audrey Delacroix (A2FT), Edouard Donnelly (BeSport), Diamil Faye (Jappo), Charlotte Girard Fabre (IFSO), Séverine Townsend (JTA), Ed Hula (Around the Rings), Alain Lunzenfichter, Julien Mauriat (Bloch Consulting), Alain Mercier (FrancsJeux), Elise Morel (Olbia Conseil), Emmanuel Pionnier (AFP), Rachel Pretti (L’Equipe).
