Le monde d’après a déjà commencé pour le sport russe. Il s’annonce inédit. Mais, à la différence du reste du monde, la crise sanitaire n’y est pour rien.
Exclue pour une période de deux ans de toutes les compétitions mondiales et olympiques, la Russie ne disparait pas réellement du paysage. Elle se cache seulement sous une nouvelle appellation, avec un habillage différent. Preuve en sera donnée dès la première quinzaine du mois de janvier prochain au Mondial masculin de handball.
L’événement doit se dérouler du 13 au 31 janvier 2021 en Egypte, pays du président de la Fédération internationale de handball (IHF), Hassan Moustafa. La Russie figure parmi les pays engagés. Son équipe a été versée dans le groupe H, avec la Biélorussie, la Slovénie et la Corée du Sud.
Sur le papier, ses chances semblent minces. Les Russes ont pris la 14ème place de la dernière édition du Mondial masculin, disputée en 2019. Son équipe actuelle n’est que l’ombre de la formation championne du monde en 1993 et 1997.
Il n’empêche, sa présence le mois prochain en Egypte préfigure ce qui attend la Russie au cours de ses deux années de purgatoire. Soyons clairs : elle aurait pu connaître pire.
A deux semaines de l’ouverture de la compétition, la Fédération internationale de handball (IHF) a dévoilé les règles et les modalités de la participation de l’équipe russe. Elles sont censées respecter les conditions, finalement assez souples, fixées plus tôt dans le mois par le Tribunal arbitral du sport (TAS) au moment de rendre sa décision dans le différend entre l’AMA et la RUSADA.
Première annonce, la plus importante : la Russie sera bien présente. Elle n’est pas exclue du tournoi planétaire. Certes, son nom ne sera pas inscrit tel quel sur les documents officiels de la compétition. Mais pour le reste, rien ne change réellement.
L’IHF a décidé en effet que l’équipe russe pourrait participer aux Mondiaux sous le nom de la Fédération russe de handball. Au lieu de l’habituel RUS, elle sera associée à l’acronyme RHF. Le mot Russie sera banni de la compétition. Le drapeau russe ne figurera pas sur les maillots des joueurs. Il sera remplacé par le logo de la fédération nationale de handball.
La question de l’hymne, en revanche, n’a pas encore été tranchée. Elle serait en cours de discussion avec le CIO et le Comité olympique russe, précise l’IHF. Dans le cas où les deux parties ne parviendraient pas à trouver un accord au cours des deux semaines à venir, l’hymne officiel de la Fédération internationale de handball sera joué avant les matches de l’équipe russe. Un détail.
Toujours selon l’IHF, les modalités de la participation de la Russie au Mondial masculin 2021 en Egypte ont été discutées au cours des derniers jours avec le CIO, le Comité national olympique et la fédération de handball russes, « en accord avec la décision du Tribunal arbitral du sport. »
A l’évidence, aucune des parties concernées n’a cherché à faire preuve du moindre excès de zèle, ni dans un sens ni dans l’autre. Le résultat ne fait aucun perdant. Il sauve les apparences.
Les prochains événements internationaux impliquant la Russie pourraient bien eux aussi opter les uns après les autres pour une approche tout aussi modérée du sujet russe. Le respect des règles fixées par le TAS, mais sans chercher à en faire trop.
Aux championnats du monde juniors de hockey sur glace, actuellement disputés au Canada, la Russie est également bien présente. Ses joueurs ont même été autorisés à porter leurs couleurs habituelles, avec le mot Russie inscrit en cyrillique sur le devant des maillots. Comme d’hab’, en somme. Mais la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) l’a expliqué au début du tournoi : la décision du TAS ne s’applique pas aux compétitions réservées aux juniors.