Paradoxe. A moins de 200 jours de l’événement, le ciel se couvre de nuages au-dessus de Tokyo et l’organisation des prochains Jeux d’été reste aussi douteuse qu’aux premiers mois de la crise sanitaire. Mais le CIO peut se consoler : l’événement olympique fait toujours rêver.
Deux pays d’Europe de l’est ont profité du passage à la nouvelle année pour exprimer leur volonté de se lancer dans la course. Bonne nouvelle pour le CIO : ces deux potentiels postulants n’ont encore jamais organisé les Jeux, été ou hiver. Leur possible participation à une campagne de candidature aurait le mérite de pouvoir, en cas de victoire, ouvrir encore le champ des pays-hôtes.
En tête de liste, l’Ukraine. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Vadym Hutsait, a confié à Suspilne Sport que le pays étudiait actuellement la possibilité de se lancer dans l’aventure. « Nous pensons aux Jeux de 2030 (hiver) et 2032 (été) », a-t-il expliqué. Un projet à deux vitesses, donc, dont l’Ukraine étudie actuellement la faisabilité et le coût.
« Nous pensons que, dans 10 ans, le pays sera assez développé pour organiser les Jeux olympiques », suggère Vadym Hutsait.
Selon plusieurs sources, les autorités ukrainiennes en seraient seulement aux prémices de leur réflexion. Sous l’impulsion du chef de l’Etat, Volodymyr Zelensky, très motivé par une candidature depuis son accession au pouvoir, une étude de faisabilité doit être lancée. Elle planchera sur les différents lieux possibles, mais aussi sur l’événement à cibler en priorité.
A en croire le ministre des Sports, l’option Jeux d’hiver en 2030 serait la plus crédible. L’Ukraine avait déjà tenté sa chance pour les Jeux d’hiver en 2022, avec une candidature de Lviv, portée par Sergey Bubka, le président du comité national olympique (et membre de la commission exécutive du CIO). Mais le projet avait été arrêté à plus d’une année du vote, en raison des troubles politiques liés à l’invasion russe en Crimée.
Toujours selon Vadym Hutsait, l’idée d’une candidature aux Jeux de la Jeunesse serait également sur la table. L’événement est moins coûteux, ses dimensions plus modestes. Les deux prochaines éditions à attribuer concernent 2028 pour l’hiver, puis 2030 pour l’été. Un parfait timing.
Autre possible partante : la Hongrie. A la différence de l’Ukraine, dont le passé compte une seule candidature, le pays en connaît long sur le sujet. Budapest a déjà tenté sa chance pour les Jeux de 1916, 1920, 1936, 1944 et 1960. Plus récemment, sa candidature aux Jeux d’été en 2024, face à Paris et Los Angeles, a été interrompue avant la ligne d’arrivée, sous la menace d’un référendum demandé par un mouvement politique d’opposition.
Après ce dernier échec, les Hongrois avaient assuré qu’ils ne tenteraient plus leur chance avant longtemps, préférant se concentrer sur des rendez-vous mondiaux de moindre échelle. Mais Viktor Orban, le Premier ministre, a confié dans une interview à Nemzeti Sport : « J’aimerais voir la Hongrie accueillir les Jeux olympiques de mon vivant. »
Le dirigeant hongrois n’en a pas dit beaucoup plus. A 57 ans, il lui reste plusieurs décennies pour faire aboutir son projet. Mais il a ouvert la porte à une nouvelle tentative de Budapest. Elle serait certainement l’une des plus solides de la course.