Le compte-à-rebours est précis. Dans deux ans, la France accueillera les championnats du monde de ski alpin. L’événement est prévu du 6 au 19 février 2023 dans les stations savoyardes de Courchevel et Méribel. Les courses féminines pour la première, les épreuves masculines pour la seconde.
A deux ans de l’échéance, alors que l’élite de la discipline a posé ses malles à Cortina d’Ampezzo (Italie) pour les Mondiaux 2021 (8 au 21 février), les organisateurs français se disent fidèles à leur tableau de marche. Perrine Pelen (photo ci-dessous), la triple médaillée olympique (Lake Placid 1980 et Sarajevo 1984), directrice du comité d’organisation de Courchevel-Méribel 2023, l’a expliqué à FrancsJeux.
FrancsJeux : La crise sanitaire a t-elle ralenti ou perturbé la préparation des Mondiaux de ski alpin en 2023 ?
Perrine Pelen : Non, pas encore. Mais notre organisation est plus en tension. Nous sommes très attentifs à ce qui se passe. Et, bien sûr, préoccupés par l’arrêt de l’activité en France, avec la fermeture des remontées mécaniques. La situation actuelle nous oblige à nous adapter, à être plus agiles et à prendre de la hauteur. Mais la préparation de l’événement n’est pas affectée. La nouvelle piste de Courchevel a été livrée. A Méribel, les travaux de modelage du stade de ski alpin sont prévus pour l’été prochain. Ils ont été confirmés.
Qu’en est-il du budget ?
Il est toujours sous contrôle. Mais nous avons prévu une révision d’ici l’été. Notre budget se monte à 43 millions d’euros, dont 30 millions proviennent de la Fédération internationale de ski (FIS). Une autre part importante – 7 millions d’euros – est assurée par des subventions publiques. L’enjeu, pour nous, est de trouver 5,5 millions d’euros de partenariats privés. L’industrie des sports d’hiver a été frappée par la crise sanitaire, mais les Mondiaux 2023 peuvent aussi constituer une fenêtre vers le monde d’après. A nous de dénicher les secteurs d’activité et les entreprises les moins impactés par la crise économique et de les convaincre de s’associer à l’événement.
A deux ans de l’échéance, comment fonctionne aujourd’hui le comité d’organisation ?
Nous sommes six salariés à temps plein. Et nous faisons travailler une douzaine d’intervenants extérieurs sur des sujets spécifiques. En plus, nous pouvons nous appuyer sur l’expertise des services des deux stations, Courchevel et Méribel. L’une et l’autre possèdent une solide expérience dans l’accueil des visiteurs étrangers et l’organisation d’événements internationaux. Elles sont très aguerries. A deux ans des Mondiaux, nous sommes en bon ordre de marche.
Quelle identité souhaitez-vous donner aux championnats du monde de ski alpin 2023 à Courchevel et Méribel ?
Ces championnats du monde marqueront l’histoire en étant les premiers attribués à deux stations et deux sites différents. Nous le voyons comme un atout, une force de frappe, avec une forte dimension « Tous ensemble ». Nous souhaitons aussi laisser un héritage, en essayant de combler la distance qui s’est installée entre les jeunes et le ski alpin. Notre ambition est de proposer un événement qui puisse allier tradition, innovation et responsabilité sociale et environnementale.
Comment comptez-vous utiliser les Mondiaux 2023 pour ramener les jeunes vers le ski alpin ?
Il faudra pour cela parvenir à inspirer la jeune génération. Les champions auront un rôle à jouer, bien sûr, par leurs performances. Mais ils ne suffiront pas. Nous devons mettre en place des actions spécifiques dans les territoires, ciblées sur la jeunesse, notamment en lien avec le milieu scolaire. Aller à la rencontre des jeunes pour leur proposer non pas seulement un événement sportif, les Mondiaux de ski alpin, mais aussi tout un environnement. Le sport, la neige, la montagne. Les championnats du monde 2023 doivent dépasser le seul cadre des pistes de compétition. Ils doivent mettre en valeur, auprès de la nouvelle génération, la montagne comme un tout.