Les amateurs de suspense et de frisson ont dû se faire une raison: l’élection à la présidence de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), ce vendredi 6 décembre à Paris, était jouée d’avance. On en connaissait le nom du vainqueur avant l’appel aux urnes: Jean Todt, 67 ans, ex-copilote de rallye, puis dirigeant de Peugeot Sport de la Scudera Ferrari. Le Français n’avait plus d’adversaire depuis plusieurs semaines. Sans surprise, il a été réélu en fin de matinée pour un deuxième mandat de quatre ans, à l’unanimité et au terme d’un vote à main levée des membres de l’Assemblée générale.
Quatre mois plus tôt, cette élection pour la présidence de l’une des fédérations les plus riches de la planète semblait encore indécise. David Ward, un Britannique de 56 ans, patron de la Fondation FIA depuis 12 ans, se posait fièrement en alternative à une réélection de Jean Todt. Ancien associé de Max Mosley, le prédécesseur de Jean Todt sur le fauteuil présidentiel, il avait attaqué sa campagne à fond de train, attaquant le Français de front par une série de critiques acerbes sur sa gouvernance et ses méthodes jugées peu démocratiques.
Mais David Ward a renoncé, à la mi-novembre. Il a rendu les armes, faute d’avoir réuni assez de parrainages parmi les vice-présidents de la FIA. A la différence de 2009, quand il avait été élu avec 135 voix contre 49 pour le Finlandais Ari Vatanen, Jean Todt n’aura donc pas besoin de battre un autre candidat lors de l’Assemblée générale de la FIA.
Son premier mandat, le Français l’a axé sur une vaste campagne à l’échelle mondiale pour la sécurité routière et la mobilité durable. Une politique plutôt surprenante pour un homme dont l’essentiel de la carrière avait été menée au bord des pistes. Beaucoup imaginaient Jean Todt donnait à sa présidence une allure très sportive. Ils ont découvert un dirigeant surtout préoccupé de faire chuter le nombre d’accidents mortels sur les routes de la planète.
« Nous avons commencé quelque chose, mais il y a encore du chemin à faire. Quand je suis devenu président, j’ai changé de costume, et tout le monde est en train de se rendre compte que j’essaie de diriger la FIA d’une manière correcte, a déclaré Jean Todt en septembre dernier. Je ne suis pas un dictateur, je ne souhaite pas me mettre en avant, je cherche le consensus et l’harmonie. »
Jean Todt a également contribué, au cours de son premier mandat, à relancer le Championnat du monde d’endurance (WEC) et a soutenir le projet d’un championnat de Formule E, disputé par des monoplaces 100% électriques, qui verra le jour en septembre 2014.