L’espoir est mince, mais il existe. Réuni jeudi 18 mars en visioconférence, le Conseil de World Athletics s’est penché une nouvelle fois sur l’avenir de l’athlétisme russe. A court terme, cette fois.
Ses membres ont décidé d’autoriser à nouveau les athlètes russes à concourir sous couvert de neutralité dans les compétitions internationales. Mais la jauge se révèle très réduite : elle ne dépassera pas le nombre de 10 compétiteurs.
Un maximum de 10 Russes, habillés aux couleurs de leur comité national olympique, et rassemblés en bon ordre sous la bannière des « Athlètes olympiques de la Russie », pourront donc prendre part aux Jeux de Tokyo. Le même plafond a été fixé pour les championnats d’Europe des moins de 23 ans en 2021 et pour les meetings des World Athletics Series.
Dix athlètes au maximum, pas un de plus. La sélection s’annonce serrée. Et les perspectives réduites. La Russie ne sera présente dans aucun relais. Sa fédération d’athlétisme, la RusAF, devra miser sur les valeurs sûres. Mais elle n’aura pas droit au moindre faux pas. Traduisez, à la plus infime suspicion de dopage. Les sélectionnés devront figurer dans la liste du groupe cible international des athlètes soumis aux contrôles.
La porte s’ouvre, donc. Mais elle pourrait se refermer aussi sec au moindre écart de conduite. Rune Andersen, le patron du groupe de travail de World Athletics sur le dopage en Russie, l’a expliqué au terme de la réunion du Conseil : le retour des athlètes russes, même en petit nombre, sur la scène internationale est conditionné à la poursuite du plan de réforme et de réorganisation de la RusAF. En clair, l’avenir des athlètes russes pourra brutalement s’obscurcir si leurs dirigeants s’écartent un peu trop des clous.
« Le président de World Athletics, Sebastian Coe, a clairement indiqué qu’il souhaitait que le groupe de travail surveille attentivement ce processus et en rapporte immédiatement au Conseil si les progrès attendus ne sont pas concrétisés, a expliqué Rune Andersen. Nous allons envoyer des experts internationaux sur le terrain, en Russie. Ils seront nos yeux et nos oreilles. Ils nous alerterons si le plan n’est pas respecté comme la RusAF l’a promis. »
Pour les athlètes russes, la décision du Conseil de World Athletics constitue à coup sûr une excellente nouvelle. Ils peuvent à nouveau postuler à un statut de neutralité. Mais Sebastian Coe ne s’en est pas caché : délivrer les précieux sésames s’annonce une tache ardue. Le Britannique s’est refusé à évoquer une date à partir de laquelle les Russes choisis pourront s’aligner en compétition internationale.
Seule certitude : le processus de sélection des athlètes russes autorisés à participer aux World Athletics Series, puis éventuellement aux Jeux de Tokyo, débutera à temps pour la saison en plein air 2021.