Grande nouveauté de la deuxième édition des Doha Goals, le « Sommet des ministres des sports », premier du genre au Qatar, a tenu toutes ses promesses. Une quinzaine de membres de gouvernement, pour la plupart africains ou issus du Moyen-Orient, en ont poussé la porte, lundi 9 décembre, pour s’isoler des regards indiscrets dans un des salons de l’imposant Torch Hotel de Doha. Une session à huis clos dont il est sorti, en fin de journée, une proposition majeure : pouvoir utiliser, dans les pays les moins fortunés de la terre, l’aide internationale pour construire des équipements sportifs et développer la pratique du sport.
L’idée est nouvelle. Richard Attias, l’instigateur des Doha Goals, en explique les grandes lignes: « L’écart est en train de se creuser, en termes d’infrastructures sportives, entre les pays les plus riches et les nations en voie de développement. Ces dernières sont en train de prendre un retard considérable, faute de moyens financiers, pour construire des équipements. Nous proposons qu’elles puissent désormais utiliser à ces fins une partie de l’aide internationale« .
Cette nouvelle forme de solidarité, le Qatar l’encourage sans retenue. Salah Bin Ghanem Bin Nasser Al Ali, le ministre qatari de la Jeunesse et des Sports, l’a assuré au terme de la réunion, délaissant pour l’occasion l’arabe pour s’exprimer en anglais: « Nous l’avons compris au Qatar, le développement du sport passe par la construction d’infrastructures. Nous sommes prêts à montrer la voie aux pays qui en auront besoin« .
Parmi eux, le Sénégal. Présent à Doha, le ministre sénégalais des Sports, Mbagnick Ndiaye, l’a confié à FrancsJeux: « Je suis à fond derrière cette proposition. Cette solidarité agissante doit s’imposer comme une nécessité. Nous avons aujourd’hui besoin d’une aide concrète pour construire des équipements sportifs. Au Sénégal, nous avons établi une banque de données de 47 millions d »euros pour améliorer notre infrastructure ».
Le ministre sénégalais ne s’en cache pas : son pays lorgne sur l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football. « Nous sommes candidats, dit-il. Et nous le serons encore. Mais nous avons besoin de stades aux normes de la FIFA ». Un projet qui, sans l’aide internationale, pourrait ne jamais voir le jour.