Un peu plus d’une décennie a passé depuis les Jeux d’hiver de Salt Lake City en 2002. Mais la capitale de l’Utah pense déjà à une nouvelle candidature olympique. Deedee Corradini, maire de Salt Lake City entre 1992 et 2000, l’a confié à FrancsJeux, à l’occasion des Doha Goals: la ville américaine veut postuler aux Jeux d’hiver de 2026. Et elle croit très fort en ses chances. Interview.
FrancsJeux: L’idée d’une candidature de Salt Lake City pour les Jeux d’hiver est-elle très avancée, ou est-ce seulement un lointain projet ?
Deedee Corradini: C’est déjà bien plus qu’une idée. Plusieurs réunions ont déjà eu lieu à Salt Lake City. Le maire, le gouverneur de l’Utah, les élus… tout le monde est d’accord pour y aller. Le projet fait l’unanimité, y compris parmi la population. Et nous en avons déjà informé le Comité olympique américain (USOC).
Où en êtes-vous du processus de candidature ?
La balle est dans le camp de l’USOC. Ses dirigeants doivent décider s’ils présentent une candidature pour les Jeux d’été de 2024, ou pour ceux d’hiver en 2026, ou encore pour les deux événements.
Une candidature américaine pour les Jeux d’été en 2024 ne rendrait-elle pas impossible celle de Salt Lake City pour les JO d’hiver deux ans plus tard ?
Je ne crois pas. Tout le monde est d’accord, y compris au CIO, pour dire que faire revenir les Jeux d’hiver dans une ville qui les a organisés plus de vingt ans plus tôt, et n’aurait donc presque rien à construire, aurait un certain sens. Et, pour bien connaître le mouvement olympique, j’ai la conviction que les chances des Etats-Unis seraient plus fortes pour les Jeux d’hiver de 2026 que pour ceux d’été en 2024.
Avez-vous déjà travaillé sur votre dossier de candidature ?
Oui. Nous utiliserions les mêmes installations que pour les Jeux de 2002. Nous aurions seulement à en moderniser certaines. Il nous faudrait sûrement aussi construire un nouveau village des athlètes, car l’ancien est désormais utilisé par les étudiants de l’université de l’Utah. Nous avons fait nos calculs: le budget des Jeux de 2026 attendrait 1,7 milliards de dollars, soit à peu près la somme que nous avions dépensée pour 2002.
A votre connaissance, Salt Lake City est-elle la seule ville américaine à penser aux Jeux d’hiver de 2026 ?
Non. Deux autres villes y pensent également: Reno Tahoe, et une ville du Montana.
Deux rivales sérieuses ?
Je ne pense pas. Notre candidature est vraiment solide. Les installations sont prêtes, le budget raisonnable, et nous pourrons compter sur l’expérience de certains des membres du comité d’organisation des Jeux de 2002. Fraser Bullock, par exemple, qui était le numéro 2 de l’organisation derrière Mitt Romney, habite toujours dans l’Utah. Je connais bien Thomas Bach, pour avoir été très impliquée dans les candidatures de Salt Lake City pour les Jeux de 1998 puis ceux de 2002. J’ai le sentiment que notre projet va dans le sens de l’évolution qu’il souhaite suivre au CIO et pour les Jeux olympiques.